Le gouvernement a promis qu'il allait réduire les dépenses publiques dans le budget 2014, avec des économies devant constituer 80 % des 18 milliards d'euros d'efforts programmés pour réduire le déficit. Mais avant que cela ne soit mis en place, les dépenses publiques auront continué à augmenter atteignant 57,1 % du PIB en 2013 selon Bercy. Syntec Conseil en Management tire donc la sonnette d'alarme. Si le gouvernement ne fait rien, les conséquences seraient aussi prévisibles que dramatiques.
Les dépenses publiques de la France représentent 57% de son PIB (plus de 1150 milliards d'euros !) et pèsent donc très lourdement dans le budget du pays. Il y a souvent confusion entre dépenses de l'état et dépenses publiques, alors que les premières font partie intégrante des deuxièmes. Ainsi moins d'un tiers des dépenses publiques sont des dépenses de l'Etat, 20% celles des collectivités locales et territoriales et le reste, donc environ la moitié, sont les dépenses de sécurité sociale. L'état a fait de gros efforts en ce qui concerne les dépenses de l'état et avec des résultats plutôt probants. Mais quand les prélèvements obligatoires (sociaux et fiscaux) ne permettent plus de financer les dépenses publiques, pas de doute on a dépassé la cote d'alerte. Il faut réagir et agir ! La réforme structurelle devient obligatoire. On ne peut plus faire peser sur les ménages et les entreprises le poids de ces dépenses publiques qui affaiblissent l'économie et agissent comme un véritable boulet sur la compétitivité comme sur le pouvoir d'achat des français
Si le gouvernement ne fait rien, les conséquences seraient aussi prévisibles que dramatiques. Ce serait d'abord l'accroissement continue de la dette publique qui vulnérabiliserait le pays en cas de hausse des taux d'intérêts (les seuls intérêts de la dette pesant déjà plus de 50Mds d'euros aujourd'hui), et ferait porter un fardeau terrible sur les prochaines générations. Ne pas réduire la dépense publique, c'est également freiner notre potentiel de croissance : les entreprises, nos clients, ont besoin d'une baisse des prélèvements qui pèsent sur elles pour investir, rehausser leur compétitivité hors couts, et contribuer ainsi à la croissance de l'économie.
Des Solutions ?
Les dépenses des collectivités locales et territoriales évoluent depuis 1998 à un taux annuel de 5%, soit bien plus rapidement que la croissance, et deux fois plus vite que les dépenses de l'Etat depuis 1998. Mais au-delà des couts, le mille-feuille territorial est devenu un monstre de complexité dans lequel s'accumulent doublons, inefficacités, lenteurs, dilution des responsabilités énumérés pendant plus de 200 pages par le récent rapport de la Cour des Comptes sur le sujet. Il est temps d'envisager la suppression d'un niveau (le département), ou à défaut de lancer le vaste chantier de simplification qui rendrait nos collectivités plus efficaces dans leur missions et moins couteuses pour la société.
Réduire les dépenses publiques sans remettre en question le système social français est tout à fait possible. Mais préserver le système social français nécessite de le faire évoluer et d'en réduire le cout total qui représente la moitié des dépenses publiques françaises. Faute de réformes courageuses, c'est le système lui-même que l'on condamnerait, et avec lui le principe de solidarité sur lequel il est bâti.
Le plus important gisement concerne les dépenses d'intervention dont le cout total excède aujourd'hui 600Mds d'euros (porté par les organismes de sécurité sociale, mais également en partie par L'Etat et les collectivités territoriales). De nombreuses pistes existent pour réduire ce coût sans remettre en cause le système social lui-même. Ainsi, concernant les dépenses de santé, on peut aller beaucoup plus loin sur les prix et volumes de médicaments consommés, ainsi que sur une meilleure maitrise de certains actes (biologie, radiologie, recours à l'hospitalisation). La réforme des retraites de cette rentrée devra inévitablement être remise sur le métier en intégrant les retraites du public ainsi que les régimes spéciaux.
Les allocations chômages pourraient également être rendues plus efficaces, soit en jouant sur la durée d'indemnisation (parmi les plus longues d'Europe), soit en réintroduisant un élément de dégressivité. La branche famille dispose également d'opportunités de réduction de dépenses, mais c'est son financement qui constitue la priorité : alléger les entreprises de cette charge illogique pour elles, en la transférant à un mix de TVA et de CSG, donnerait un réel élan à la compétitivité des entreprises.