L’objectif du gouvernement est simple : réduire à tout prix le déficit public. Cependant, les nouvelles dépenses annoncées nous amènent dans le sens contraire et d’après la Cour des comptes elles « font peser un risque sur les finances publiques françaises ».
Un déficit sous le seuil des 3 %
Alors que le gouvernement a multiplié les annonces pour de nouvelles dépenses depuis le début de l’année, la Cour des comptes est assez sceptique sur le chiffre visé pour 2017. Le gouvernement prévoit de ramener le déficit public du PIB à 3,3 % à la fin de l’année 2016 contre 3,6% en 2015. Son engagement avec les partenaires européens l’amène à vouloir repasser sous le seuil des 3% du PIB en 2017 avec un objectif de 2,7 %.
La Cour des comptes met en garde contre les nouvelles idées visant à augmenter les dépenses : le gouvernement avait déjà, au début de l’année 2016, prévu de nouvelles dépenses comme le plan pour l’emploi, l’aide aux agriculteurs, la hausse de la rémunération des fonctionnaires… Et ce à hauteur de près de 2,5 milliards d’euros ainsi que des « sous-budgétisations récurrentes » de 2 milliards d’euros. Il ne faut également pas oublier la hausse programmée des dépenses militaires qui « vont pousser les dépenses à la hausse, à hauteur d’environ 0,3 point de PIB en 2017 »…
De nouvelles dépenses qui s’élèvent à 6,4 milliards d’euros
Selon le rapport annuel de la Cour des comptes présenté mercredi « Pour 2016, la réduction du déficit visée est modeste (..) et atteignable, même si des risques significatifs pèsent sur les dépenses de l'État ». Dans son avis sur le Programme de stabilité d’avril 2016, le Haut Conseil des finances publiques juge les recettes et prévisions du gouvernement globalement solides.
Comme le souligne la Cour des comptes, « respecter son objectif exige une gestion très stricte des dépenses ». Il est en aucun cas possible de laisser « une place à des décisions nouvelles conduisant à des hausses de dépenses ». Elle évoque le risque d’un dépassement entre 3,2 et 6,4 milliards d’euros et se dit déjà sceptique quant au respect de l’objectif 2017.
Selon elle, l’objectif « pourrait devenir impossible à assurer si des dépenses supplémentaires venaient à être décidées d’ici la fin de l’année ». Elle pointe également du doigt l’échec de la négociation sur la nouvelle convention d’assurance chômage, qui aurait dû faire économiser 800 millions d’euros cette année… La Commission Européenne souhaite poursuivre cette diminution du déficit public à 1,9 % puis 1,2 %… Essayons déjà de remplir notre objectif 2017.