Pour financer son hébergement en maison de retraite, un senior sur trois utiliserait son épargne. Près de la moitié d'entre eux estiment qu’ils seront contraints de le faire à l’avenir et près d'un sur dix envisage de vendre du patrimoine pour financer ses dépenses.
Une étude du ministère de la Santé publiée le 27 novembre tire la sonnette d’alarme sur le coût des maisons de retraites : le plus souvent, la retraite perçue par les seniors ne suffit pas pour financer leur prise en charge dans des établissements spécialisés. Ils doivent puiser dans leur épargne lorsqu’ils en ont, vendre leur patrimoine ou demander le soutien de leurs proches.
La moitié des résidents d’Ehpad paient plus de 1.850 euros par mois pour financer leur prise en charge
Selon les résultats d’une enquête menée en 2015 auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) par la Dress, le service statistique du ministère des Solidarités et de la Santé, et publiée le 27 novembre, un quart des décès enregistrés en France en 2015 concernaient des personnes résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Les résidents décèdent à 89 ans en moyenne, après une durée de séjour moyenne de trois ans et quatre mois. » précise l’étude.
Une seconde étude de la Dress, menée en 2016 auprès de 3.300 pensionnaires dans plus de 60 établissements et publiée également mardi 27 novembre, révèle qu’en 2016, « la moitié des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépensent au moins 1.850 euros mensuels pour financer leur prise en charge, après perception des allocations et des contributions des obligés alimentaires. Cette participation financière s’élève à au moins 2.420 euros pour la moitié des résidents des établissements privés à but lucratif. »
Un senior sur trois doit puiser dans son épargne pour financer son hébergement en Ehpad
Sachant qu’en 2016, la pension moyenne perçue en France s’élevait à 1.500 euros par mois, certains résidents n’ont pas d’autre choix que de mobiliser d’autres ressources pour financer les coûts liés à la prise en charge en établissement.
Selon l’étude de la Dress, près d’un résident de maison de retraite sur trois en 2016 (27%) a dû puiser dans son épargne pour payer les dépenses liées à la dépendance et ils sont près de quatre sur dix (36%) à avoir déclaré devoir le faire à l’avenir. Près d’un résident sur dix envisageait, à l’avenir, de vendre du patrimoine pour couvrir ces dépenses. Derniers chiffres alarmants : ils sont 11% à avoir dû mobiliser leur entourage pour payer une partie de ces frais et 16% d’entre eux pensaient être obligés de les solliciter à l’avenir.
L’espérance de vie s’allonge, et c’est une excellente nouvelle. « D'ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de plus de 85 ans, contre 1,5 aujourd'hui. » peut-on lire dans Le Point. « Face à ce choc démographique, les dépenses liées à la dépendance, estimées aujourd'hui à près de 30 milliards d'euros annuels (24 milliards d'euros en dépenses publiques, le reste reposant sur les ménages), pourraient exploser. » Une loi sur la dépendance, qui fait aujourd’hui l’objet d’un débat national sur le thème de « l’anticipation de la perte d’autonomie et son financement public », devrait être votée à la fin de l’année 2019. Les enjeux financiers et sociétaux sont considérables...