Abaissement de la note de la France : la preuve d’une politique déconnectée des entrepreneurs

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Par Guillaume Cairou Modifié le 8 novembre 2013 à 13h51

Ce que la dégradation de la note de la France par l'agence de notation financière Standard & Poor's (S&P) démontre c'est que juste un an après le rapport Gallois et la présentation d'un plan gouvernemental manquant d'ambition et déconnecté des réalités entrepreneuriales du terrain.

Les entrepreneurs continuent de souffrir. Les indicateurs économiques sont tous au rouge et notre manque de compétitivité s'aggrave.

Ni choc de confiance ni choc de compétitivité ne sont apparus.

L'instabilité fiscale a tué la confiance. Au lieu d'en sortir, nous entendons parler d'une augmentation de l'impôt sur les sociétés quand tous nos voisins le diminuent !

Les marges de nos entreprises n'ont jamais été aussi faibles. Inutile de dire qu'elles sont loin de s'améliorer. Pourquoi ? Tout simplement parce que sur l'ensemble de l'année passée, le taux de marge a atteint son plus bas niveau depuis 1985.

L'investissement est faible parce que l'instabilité fiscale comme les discours entrepreneuriaux stigmatisant ont créé un cycle de glaciation économique.

A force de rogner sur leurs marges, les entreprises n'ont plus de capacité d'investir. Pire, cela ne risque pas de s'arranger puisque les entreprises françaises ont vu leurs prélèvements augmenter de 21 milliards d'euros en 2012 et 2013.

L'emploi est dans le rouge. Le chômage a atteint son triste record. Pire, l'INSEE continue de prévoir des records de destructions d'entreprises pour le trimestre. Quand on sait que seules les entreprises peuvent créer de l'emploi pérenne et productif, cela ne laisse présager rien de bon pour notre économie. Nous ne semblons décidemment pas sur le chemin éclairé de la croissance dont notre pays manque pourtant cruellement.

Le coût du travail a baissé sauf pour les entreprises exportatrices et innovantes. C'est un comble direz-vous. Non, c'est un choix, nos gouvernants ont choisi de ne pas subventionner la valeur ajoutée en allégeant les charges des salaires les plus faibles tirant ainsi l'économie vers le bas au lieu de la renforcer pour mieux tenter de la relancer.

L'industrie française a touché le fond et rien n'est mis en oeuvre pour lui faire redresser la tête. Pire, alors que l'activité manufacturière de nos voisins repart à la hausse au mois d'octobre, selon l'indice PMI européen. Celle de la France repart à la baisse.

Entrepreneurs, nous attendons des mesures à effet rapide. N'actionnons plus le levier recettes fiscales, faisons des économies.

Les entrepreneurs sont inquiets à l'heure où désormais chaque année est une année électorale. Les entrepreneurs ont besoin de changement. Notre crainte c'est qu'il ne vienne plus. Nous ne pourrons pas tenir à ce rythme pendant presque 4 ans.

Nous ne doutons pas du volontarisme politique mais nous manquons de repères et de résultats. Une relation de confiance ne peut se tisser que sur des actes. Gouvernants, agissez enfin !

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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