Les chiffres de la dette publique des pays européens viennent de sortir. Eurostat publie son rapport annuel pour la dette et le déficit public. Et il est plutôt encourageant.
Les pays européens sont parvenus à faire reculer leur niveau de déficit public à 3% du PIB en 2013. Un effort de réduction budgétaire qui n'a cependant pas été le même pour tous les pays. La dette publique a en revanche atteint les 92,6%.
« Les pays de l'union monétaire ont beaucoup réduit leurs déficits »
Le ministre des Finances français Michel Sapin a présenté mercredi le « programme de stabilité », un exercice de prévisions pluriannuel auquel se soumettent depuis l'an dernier tous les États membres de la zone euro. Il a confirmé mercredi l'intention du gouvernement de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2015, mais seulement après une étape à 3,8% cette année. En 2013, le déficit public du pays avait atteint 4,3% du PIB. Pour convaincre la Commission européenne, gardienne des engagements budgétaires, la France a brandit un autre chiffre: 50 milliards d'euros d'économies.
Hasard du calendrier donc : alors que le gouvernement français présentait, ce mercredi 23 avril, à Bruxelles ses prévisions budgétaires, Eurostat a publié les chiffres 2013 pour la dette publique des pays européen et le déficit public.
Dans la zone euro, le déficit public est passé de 3,7 % à 3 % du produit intérieur brut entre 2012 et 2013, tandis qu'il a baissé de 3,9 % à 3,3 % dans l'Union européenne. En s’établissant à 3%, le déficit public de la Zone euro est conforme aux règles du pacte de stabilité et de croissance, qui encadre le niveau de la dette et des déficits pour les pays de la zone euro.
Le déficit public de l’ensemble de l’Union était encore à 3,7% du PIB en 2012 et à 4,1% en 2011. Il s’était établi à 6,2% en 2010, aux prémices de la crise de la Zone euro, selon les données publiées par l’office européen des statistiques, Eurostat. En détail, le Luxembourg (+0,1%) a affiché en 2013 un excédent public et l’Allemagne est parvenue à une situation proche de l’équilibre. Dans le même temps, plusieurs États membres ont affiché un déficit supérieur à 3% du PIB, à savoir la Slovénie (14,7%), la Grèce (12,7%), l’Irlande (7,2%), l’Espagne (7,1%), Chypre (5,4%), le Portugal (4,9%) et la France (4,3%), qui est plus que jamais sous pression pour revenir dans les limites européennes.
C'est le signe que les efforts de rigueur des États membres portent enfin leurs fruits. « Les pays de l'union monétaire ont beaucoup réduit leurs déficits », confiait mardi 22 avril, Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne. « Maintenant que la croissance revient, prolonger l'effort va permettre de faire baisser les ratios d'endettement public. »
11 000 milliards d’euros : la dette publique explose
L'Europe a encore fort à faire pour assainir ses comptes publics. En 2013, le ratio d'endettement des 28 membres de l'Union européenne a progressé de 1,9 point, atteignant 87,1% du PIB de la région. Autrement dit, ces pays sont redevables de 11 386 milliards d'euros.
La dette publique des 18 pays membres représente désormais 92,6% de leur richesse nationale. Une hausse de 1,9 point également par rapport à fin 2012, après un gain de 3,3 points l'année précédente. La Grèce figure toujours parmi les cancres, avec un taux d'endettement de 175,1% du PIB, contre 157,2% fin 2012. Cinq autres pays ont un ratio supérieur à 100% : la Belgique (101,5%), Chypre (111,7%), l'Irlande (123,7%), le Portugal (129%), l'Italie (132,6%).