Ce n'est qu'un conseil de la part de Standard & Poor's, mais il serait sans doute assez sage de le suivre. L'agence de notation américaine estime que le vieillissement des populations nécessite de la part des Etats des mesures d'ajustement supplémentaires pour éviter la dérive des budgets et, éventuellement, de leurs notations. Selon S&P s'il est bien sûr de bonne augure réformer les systèmes de sécurité sociale en cours pour réduire les déficits publics, toutes ces mesures seront compensées à des degrés divers par la faiblesse des économies et la réduction de l'emploi. "Ajoutées à des coûts de financement plus élevés, ces tendances vont freiner les efforts des souverains visant à stabiliser la dynamique de l'endettement", écrit S&P qui précise : "En l'absence d'action politique, la dette publique nette médiane dans les économies avancées va grimper pour atteindre près de 220% du PIB d'ici à 2050, et dans les pays émergents elle dépassera les 150%".
Selon une simulation réalisée par S&P en l'absence de mesures supplémentaires, 60% des émetteurs souverains analysés par S&P tomberaient dans la catégorie spéculative contre 20% actuellement.
En France, la dette nette dépasserait les 200% du PIB, un niveau qui grimperait à 300% aux Pays-Bas et aux Etats-Unis et à 400% au Japon. La dette publique nette de la France représentait 81% du PIB au troisième trimestre 2013, selon les données de l'Insee les plus récentes.