Sans croissance, la France ne parviendra pas à boucher le déficit des régimes de retraite

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Par Daniel Moinier Publié le 1 juillet 2014 à 2h26

Le rapport annuel du Conseil d'Orientation des Retraites vient de sortir. Comme presque toujours les évaluations sur 25 ans et surtout 60 ans, semblent toujours surévaluer. Il faut bien contenter le Gouvernement, les sympathisants et ne pas faire peur à nos chers concitoyens.

Lorsque l'on prévoit un taux de croissance potentiel de 2% en 2014 à 2017, rectifiée à 1,5 puis 1,6, sachant que d'autre part, la croissance effective est estimée à 1,7 pour 2015, 2,25 pour 2016 et 2017, il est possible de minimiser les pertes occasionnés par les régimes de retraites.

Plusieurs scenarios macroéconomiques ont été conduits vers l'horizon 2060 avec des variantes assez contrastées compte tenu des incertitudes économiques. Dans la 1ére étape jusqu'à 2027, il est envisagé une croissance variant de 1 à 2%, mais un taux surprenant de chômage de 7 à 4,5% de chômage qui semble peu envisageable avec un si faible taux de croissance.

Même les hypothèses de productivité semblent surévaluées. Plus 0,3% en 2014, suivi de 1% en 2015 et 1,3 sur les deux années suivantes. Il faut savoir que si nous sommes performants en productivité horaire, même si le taux de progression à fait du sur place ces dernières années, au niveau de la productivité globale, nous n'avons pas cessé de perdre du terrain en se situant largement au-delà de la vingtième. Cause du temps d'activité qui stagne, alors que d'autres pays l'augmentent progressivement. En compétitivité, c'est encore pire, nous venons de passer de la 25ème place à la 29ème.

Influence du taux d'emploi et d'activité sur les rentrées de cotisations retraites (et autres)

Depuis 1990, le taux d'activité et le taux d'emploi des 15-24 ans, sont passés respectivement de près de 45 et 37,5 à 37,5 et 28 en 2013. Ceux des 25-49 ans, de 85 et 80 à 88 et 80,5. Dans la dernière tranche, ceux de 50-64 ans, de 47,5 et 45 à 60 et 57,5. Ce sont les jeunes qui ont pâti le plus de la conjoncture.

Par contre, le rapport du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités, n'a pas arrêté de se réduire régulièrement. Nous sommes passés de 6 cotisants après la dernière guerre à moins de 1,7 en 2013.

Rien que par cette analyse, nous voyons que même si la productivité a masqué un temps cette disparité ainsi que les augmentations continuelles de cotisations, elles n'ont pu résister devant la diminution progressive du temps de travail et d'activité et l'augmentation constante de la durée de vie.

En 2012, les ressources de l'ensemble des régimes de retraites français représentaient 13,4% du PIB et les dépenses 13,9%. Ces dépenses ont régulièrement augmentées au cours des dix dernières années d'un peu plus de 2 points en pourcentage.

La hausse des dépenses plus rapide que celle du PIB est presque exclusivement due à la l'augmentation de la masse des pensions payées en rapport à l'augmentation du nombre de retraités.

Cette hausse des déficits est due à deux causes. La première : l'arrivée aux âges de la retraite des générations du baby-boom au cours de la décennie. La deuxième : les départs en retraite non compensés par des embauches à raison de deux départs pour à peine une embauche.

C'est l'augmentation de la durée de vie proche de 7 heures et demie par jour, non compensée par une hausse du temps de travail et d'activité, qui est de loin la principale cause de tous nos déficits et bien entendu, ceux des caisses de retraite.

Tant que le Gouvernement ne prendra pas de mesures, ne votera pas une loi pour augmenter le temps de travail, il sera pratiquement impossible de remettre le pays durablement en équilibre. Seules les 40 heures, relanceraient la croissance sous moins de trois mois, mais la Maire de Lille Martine Aubry, la Mère des 35 heures, et les syndicats ne l'entendraient certainement pas de cette oreille.

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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