En 2018 et pour la deuxième année consécutive, la France est parvenue à maintenir son déficit public sous le seuil des 3% voulu par Bruxelles. En ira-t-il de même pour 2019 ?
Avec un déficit public qui s’établit à 2,5% du PIB, l’Insee confirme que les efforts qui ont été consentis l’an dernier ont payé. Et même plus que prévu, puisque le gouvernement planchait sur une hypothèse à 2,6%. En 2017, ce même déficit avait été de 2,8%. Il faut remonter à 2006/2007 pour retrouver la France sous le seuil de Bruxelles. En 2015, le déficit s’était établi à 3,5%. « Baisser d'un point le déficit en deux ans, c'est une performance », s’est réjoui Gérald Darmanin au micro de RTL.
Du jamais-vu depuis 2006
Le ministre de l’Action et des Comptes publics a expliqué que les dépenses de fonctionnement ralentissaient, que les consommations intermédiaires décéléraient, tout comme les rémunérations en l’absence de revalorisation du point d’indice. Tout cela concourt à une dépense publique qui baisse en volume. « C'est le résultat du sérieux du gouvernement », conclut-il. Il faut néanmoins garder en tête que la dette de la France est toujours très proche des 100% du PIB. Mais elle est restée stable, à 98,4%, grâce notamment au déficit public en recul. Sur Twitter, Bruno Le Maire a indiqué qu’en « stabilisant la dette publique et en réduisant plus que prévu notre déficit à 2,5% en 2018, nous avons mis fin à la dérive continue de nos finances publiques depuis plus de 10 ans ».
2019, année piège
Pour 2019, la tenue des comptes risque de donner des résultats moins reluisants. Le déficit public va repasser au-delà des 3% en raison de deux facteurs principaux : la transformation pérenne du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi) en baisse des charges, et les annonces de relance du pouvoir d’achat pour répondre aux revendications sociales des « gilets jaunes » (11 milliards d’euros de dépenses).