Les prévisions du gouvernement ont volé en éclat : les estimations de croissance et du déficit public en 2020 ne seront pas tenus en raison de l'épidémie de coronavirus, et des mesures prises pour soutenir les entreprises et les salariés.
Bruno Le Maire a annoncé un train de mesures de soutien à hauteur de 45 milliards d'euros. Les principaux impôts directs à l'État sont suspendus, les charges sociales ont été reportées, le remboursement de certains crédits d'impôts, les indemnisations pour le chômage partiel doivent être versées… Ces dispositifs exceptionnels vont intervenir dans un contexte où la France sera en récession en 2020 : -1%, selon le ministre de l'Économie, qui prévoit aussi une dette qui dépassera les 100% du PIB. Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, a indiqué dans les Echos que le déficit public atteindra 3,9% cette année, au lieu des 2,2% attendus.
Économie en temps de guerre
« Quand la maison brûle, on ne compte pas les litres d'eau pour éteindre l'incendie », illustre le ministre pour qui la France ne doit pas lésiner sur les moyens « en temps de guerre », reprenant ainsi la thématique guerrière d'Emmanuel Macron. Les 45 milliards pourraient d'ailleurs ne pas suffire : « Comme la vraie détresse économique serait la mort des PME et des TPE et l'effondrement de l'emploi, nous mettrons les moyens nécessaires pour soutenir l'activité de toutes les entreprises et les revenus de toutes les familles de France, quoi qu'il en coûte ».
Finances saines
S'il lui est impossible d'estimer la baisse des recettes engendrée par les mesures de confinement, Gérald Darmanin relève toutefois que le pays a « la chance » de pouvoir emprunter sur les marchés financiers à des taux très bas. Par ailleurs, la France a des recettes fiscales « solides » avec la TVA, l'impôt sur le revenu ou encore la CSG. Les institutions de Bruxelles ont de leur côté assoupli leurs positions : pas question en effet de pénaliser les pays qui sont confrontés au coronavirus.