Pour 51 % des Français, si l’objectif de déficit de 3 % n’est pas atteint, ce sera la faute du gouvernement

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Par Nicolas Boudot Modifié le 22 février 2013 à 5h50

En matière de communication, les Français lancent un sérieux avertissement au gouvernement : 51 % d’entre eux considèrent que le report de l'objectif de 3 % du déficit public est imputable à sa politique, d'après un sondage Tilder/LCI/OpinionWay de ce jeudi 21 février.

Bien que ce résultat soit très clivé politiquement, il signifie trois choses :

D'abord que la période de probation du gouvernement est achevée : il ne leur sera plus possible d’affirmer qu’ils sont héritiers de la situation laissée par le gouvernement précédent ;

La seule « faute à la crise » n’est plus un argument qui porte dans l’opinion ;

Le temps de la responsabilité directe du gouvernement en matière économique est venu.

Cela doit déclencher un réflexe pour le gouvernement : de la pédagogie et une mise en scène des résultats grâce à une communication de l’exemple en mettant en avant les bonnes nouvelles. Sur cette question de pédagogie, le gouvernement peut être rassuré et voir un aspect positif dans les résultats de ce sondage : les Français considèrent que le dépassement des 3 % du déficit public est imputable autant à la politique du gouvernement qu’à la crise. Cela montre bien qu’ils croient toujours à l’action politique en matière économique. Ils pensent encore que le pouvoir politique peut influencer l’économie.

Avec les réformes mises en œuvre, et notamment avec la BPI, à eux de jouer et de communiquer !

La nomination de Ségolène Royal comme vice-présidente de la Banque Publique d’Investissement

Si la BPI peut être considérée comme une réponse à la crise, il n’en demeure pas moins que son lancement et la nomination de Ségolène Royal comme vice-présidente de cette nouvelle institution a suscité la polémique. 60 % des Français interrogés considèrent que cette nomination est une mauvaise chose. C’est un jugement sévère de la part des Français interrogés. Madame Royal a été ministre, candidate à l’élection présidentielle. On ne peut pas lui faire un procès en compétence.

Le but de la BPI est de valoriser, d’accompagner et d’aider des entreprises innovantes, situées en région. Madame Royal comme élue locale saura sans doute faire le lien entre les territoires et la banque parisienne. Elle connaît les difficultés de ses entreprises et pourra probablement y répondre. Avec le couple Jouyet/Royal, le Président de la République s’offre la possibilité de compenser en communication la fougue et le caractère parfois incontrôlable de son ministre du Redressement productif sur les dossiers sensibles.

De plus, en communication pure, il s’agit pour la BPI plutôt d’une bonne chose : désormais tout le monde connaît son existence et cyniquement parlant, ce « coup de com » sans surcoût de publicité est une réussite !

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