Déficit de l’Etat : on nous cache la vérité

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Par Daniel Moinier Publié le 6 novembre 2013 à 3h53

Tous les ans, il existe une réelle tromperie médiatique sur le véritable déficit de l'état. Nous cumulons des déficits depuis 1975 et la dette globale va bientôt atteindre les 100% du PIB, ce qui va devenir vraiment insoutenable. Si nous établissons la moyenne depuis cette date, nous arrivons à environ 52 Mds de déficit annuel. Quand on compare aux dernières années, nous voyons que depuis longtemps nous sommes largement au dessus de cette moyenne, même si la crise de 2008 en a accentué le niveau.

2009 = 114,8 Mds = 7,5% du PIB
2010 = 136,3 Mds = 7,1% du PIB
2011 = 103,3 Mds = 5,2% du PIB
2012 = 98,2 Mds = 4,8% du PIB
2013 = 72,0 Mds = 3,6% du PIB (Comptes Prévisionnel)
2014 = 82 Mds = 3,9% du PIB (Budget prévisionnel 2014)

Et même depuis 2011, malgré des baisses successives de déficits, la dette de l'état n'a fait qu'exploser, suivant les termes de tous les médias.
Pourquoi ? Pour deux raisons :
1) Tant que vous avez des déficits, il est impossible de diminuer la dette, puisqu'ils se cumulent chaque année. Pour simplement la stopper, il faudrait avoir des comptes en équilibre. Et pour la diminuer, il serait nécessaire, d'être en positif. Chaque particulier qui gère ses comptes correctement ; rentrées, dépenses sait s'il va se trouver en dette, sauf s'il cumule des emprunts à répétition, sans recettes suffisantes sur la durée, c'est le cas de l'état.
2) Tous les ans, nous bouclons les budgets avec des emprunts et ceux-ci n'ont pas arrêté d'exploser :

2010 = 188 Mds
2011 = 184 Mds
2012 = 178 Mds
2013 = 170 Mds (prévus)

Faites les comptes

Pourquoi devons-nous emprunter autant chaque année ? C'est le montant manquant pour boucler le budget de dépenses par rapport aux rentrées. Soit le véritable déficit annuel.

Ces emprunts à répétitions dont on parle peu, masquent le réel déficit annuel puisque que seule une petite partie n'est comptabilisée chaque année correspondant aux échéances annuelles.
Pour bien comprendre, un particulier qui emprunte par exemple sur 10 ans, ne rembourse chaque année qu'environ 1/10 ème du montant global. C'est valable si vous ne faites qu'un emprunt, mais comme la France cumul des emprunts annuels depuis longtemps, rendez-vous comptes des arriérés que cela peut engendrer ?

Le Medef après avoir constaté cette anomalie, a annoncé tout dernièrement que le service de la dette publique française dépasse largement 300 Mds d'euros chaque année, l'équivalent de 100 fois le montant des économies d'aides aux entreprises établit par le récent rapport Queyranne ou 7 fois le montant de la recherche et développement de notre pays.

On ne nous dit pas tout

La plus grave erreur est venue de Bruxelles, est d'avoir admis la barrière des moins 3% de déficit. Pourquoi d'ailleurs 3% : Sous la pression de nombreux pays qui n'arrivaient plus à boucler leur budget ?
Mais comment ne pas avoir pensé qu'en cumulant des moins pourcents, l'endettement ne pouvait que s'aggraver. Des moins + des moins font rarement des + ? ?

Rien qu'en ce qui concerne que le remboursement de la dette ; même si la France emprunte actuellement et exceptionnellement, en moyenne à -0.02% pour les emprunts BTF à 3 mois et à 2,2% pour les émissions à 10 ans ; avec 46,9 milliards d'euros elle consacrera plus d'argent en 2013 à rembourser les intérêts d'emprunts à ses créanciers, qu'à former ses enfants:
Pour comparatif, le budget de l'enseignement scolaire s'élèvera, quant à lui, à 45,7 milliards d'euros l'an prochain.

Si rien n'est fait pour augmenter le PIB, donc la richesse de la France, il ne sera jamais possible de revenir à flot, ou partiellement avec d'importants emprunts, qui nous replongerons encore un plus tard, dans un plus grand marasme économique.

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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