Finalement, ce sera 3,9 % de déficit pour l’État en 2014

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Par Charles Sannat Modifié le 28 mai 2015 à 9h59
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@shutter - © Economie Matin
85,56 MILLIARDS €Le déficit de l'Etat en 2014 a été de 85,56 milliards d'euros

Il y a deux articles à mettre en parallèle qui sont sortis aujourd’hui. Le premier est celui du Parisien et il est consacré au dépassement du déficit budgétaire prévu au budget… Sans blague.

Le deuxième traite du modèle économique de nos régions qui, figurez-vous, est à bout de souffle selon les propres mots du président de l’Association des régions de France… Sans blague.

Ce qui transparaît à travers ces deux informations, c’est bien le côté inéluctable de notre descente aux enfers économique (raison pour laquelle j’insiste lourdement sur la nécessité d’être bienveillant à l’égard de nos camarades européens grecs car vous n’avez pas idée à quel point nous serons vite comme eux).

En réalité, c’est tout le modèle économique mondial de façon général et français en particulier qui est à bout de souffle. D’ailleurs, où que vous regardiez, « rien ne va plus ». Nous pouvons blâmer ce gouvernement certes. Il est aux commandes et n’arrive pas à grand-chose pour rétablir la situation, mais la réalité c’est qu’il s’agit là d’un mouvement qui dure depuis plusieurs décennies. École en ruine, police dépassée, justice ruinée, endettement généralisé, transports en déliquescence, chômage en hausse constante, banlieues, zones urbaines sensibles, santé, hôpitaux, misère, rien ne fonctionne, ou plus précisément, chaque année, tout fonctionne un peu plus mal ou un peu moins bien…

La Cour des comptes épingle le dérapage budgétaire de l’État

« La Cour des comptes estime que la France n’a pas respecté ses engagements en matière de déficit budgétaire. Elle met en cause la sincérité de ses prévisions de recettes fiscales. L’État vient de se faire taper sur les doigts comme n’importe quel mauvais élève. Motif : dans son rapport sur le budget de l’État en 2014, rendu ce mercredi, la Cour des comptes reproche à la France de n’avoir pas tenu ses engagements.

En cause, des «recettes fiscales surestimées» et des dépenses «trop souvent sous-calibrées» qui n’ont pas permis à l’État de tenir les engagements pris, en particulier, auprès de la Commission de Bruxelles… »

Mais franchement, ce n’est pas une découverte. Tous les ans, chaque année, nous faisons des prévisions bidons auxquelles nous sommes tous priés de croire gentiment, et comme nous sommes tous polis, nous disons « houaaa fantastique… les prévisions sont bonnes pour cette année ». La Commission européenne, elle aussi, plus courtoise avec la France qu’avec la Grèce par exemple, s’empresse de valider ces prévisions que tout le monde sait erronées.
En fin d’année, les comptes arrêtés, le constat est clair, net, limpide. Les prévisions, à la surprise générale, n’ont pas été tenues !!

Et comme le dit la Cour des comptes, c’est un peu la même chose qui nous attend pour 2015… Et puis on peut aussi le dire pour 2016, et encore plus pour 2017, année d’élection présidentielle et de législative… Il est peu probable qu’Hollande nous fasse de la rigueur à quelques mois de ce qu’il pense être sa réélection… Et comme il devra se déclarer candidat quelques mois avant, il se passera peu de choses en 2016… Et comme nous sommes à la moitié de 2015… autant dire qu’à partir de maintenant, la tentation risque d’être grande de laisser filer les dépenses…

« Pour 2015, la Cour prévient déjà que des «risques pèsent sur les recettes fiscales avec notamment une incertitude sur la montée en charge du CICE et les modalités de financement du Pacte de responsabilité et de solidarité». De même, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme sur des dépenses sous-évaluées en 2015 dans la défense et l’enseignement scolaire tandis que «l’abandon de l’écotaxe poids lourds pose la question du financement des investissements en matière de transport. »

Il va donc falloir trouver de nouvelles recettes fiscales ou de nouvelles économies, ce qui risque de ne pas plaire aux électeurs…

Régions de France : le modèle économique « est à bout de souffle »

« Le président de l’Association des régions de France (ARF), Alain Rousset (PS), a estimé mercredi que « le modèle économique des régions est à bout de souffle » et appelé l’État à clarifier leurs missions.

« Tant que les baisses fiscales dynamiques nous permettaient d’avoir une croissance naturelle de nos ressources, ce modèle était tenable », a souligné Alain Rousset, lors de la présentation des chiffres clés de l’ARF. Ce modèle est en revanche aujourd’hui « à bout de souffle ».

« À partir du moment où nos ressources dépendent plus des dotations de l’État qui diminuent et que nous n’avons pas de bases fiscales à la différence des départements et des communes », les recettes régionales devraient diminuer à l’avenir, a poursuivi le président socialiste de la région Aquitaine. »

Pour les régions aussi ce sera la disette. Qu’elles soient 20 ou 40, grandes ou petites, cela ne changera pas grand-chose au stock d’argent disponible.

En réalité, ce que nous constatons, c’est que nos élus sont en incapacité chronique à réussir à faire autant avec moins, et certainement pas mieux avec moins.

Pourtant, le capitalisme et les gains de productivité permettent de faire mieux avec moins… sauf dans la fonction publique ou parapublique, et lorsque les rentrées fiscales ne sont plus au rendez-vous, c’est la panique à bord.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Au coffre Le Contrarien Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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