Pourquoi sommes-nous en déficit structurel depuis 1975 ?

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Par Daniel Moinier Modifié le 20 juin 2013 à 5h06

Cette tribune est la réponse de Daniel Moinier à la tribune de Jean-Luc Ginder à lire ici.

En 1975, trois facteurs se sont croisés :

  1. L'augmentation de la durée de vie
  2. La baisse de la durée du travail
  3. Le niveau des dépenses d'état

Le premier choc pétrolier en a été le révélateur

Tous les ans, le Gouvernement établit le budget de l'Etat. Tous les ministères établissent le leur, plus élevé que celui de l'année d'avant : Inflation plus coup de pouce pour contenter les électeurs. On totalise, mais depuis 1975, on s'aperçoit que les rentrées sont inférieures aux dépenses. Alors, c'est simple, c'est le recours aux augmentations de charges, d'impôts, de taxes, puis au fil des années, comme cela ne suffit toujours, c'est la mise en place d'autres prélèvements. Et comme cela ne suffit toujours pas, pour ne pas irriter encore plus les concitoyens, syndicats, les entrepreneurs..., on a recours aux emprunts.

Les déficits s'accumulant, on a recours au rabotage des retraites, des remboursements de la Sécurité Sociale, etc.... Puis la dette, les déficits devenant exorbitants, on ne sait plus à quels saints se vouer pour trouver des solutions. Plan de relance par l'emprunt qu'il faudra rembourser. Les 48,8 Mds d'intérêts de la dette dépassent aujourd'hui l'impôt sur le revenu. C'est-à-dire que cet impôt n'est plus productif et ne peut donc plus servir à aucun investissement.

Pas une année depuis 1975, où nous avons su créer les circonstances favorables pour revenir à l'équilibre
Un « simple » Président d'entreprise, non coincé par une idéologie politique, aurait rétabli la situation rapidement sous peine de sanctions : trouver du chiffre d'affaires supplémentaire, gérer les dépenses, réaliser une marge suffisante, du bénéfice pour « augmenter le niveau de vie » et réaliser des investissements d'avenir. Nous en sommes très très loin. Et ce n'est pas le délai de deux années supplémentaires accordé à la France pour atteindre les 3% qui vont arranger les choses. Pendant ce temps, la dette va augmenter, frôler ou atteindre les 100% du PIB.

L'importante erreur de Bruxelles, c'est d'avoir accordé ces moins 3%. Avec -3% + -3% etc,.. la dette ne peut que s'accumuler. Avec zéro, les pays se seraient efforcés d'être au moins prêts de l'équilibre, C'est mental, comme avec son enfant à qui on accorde une dérogation, qui devient ensuite définitive. Sachant qu'avec Zéro, il n'est toujours pas possible de régler les dettes, ni investir !!!

La cause principale de ce déficit structurel
C'est la différence entre la durée de vie qui augmente (7h1/2 par jour et 22 années depuis la guerre) et la durée de travail qui n'a pas arrêté de diminuer (14 années et 14 heures/Semaine de moins depuis la guerre), plus que dans tous les pays.

Il manque 23% de PIB soit 23% d'heures travaillées pour que le pays soit en équilibre. (C'est proportionnel)

Vous pourrez réduire les retraites, augmenter les cotisations, diminuer les remboursements Sécu, ajouter des taxes, impôts, TVA, faire des emprunts, plans de relance, rien n'y fera; au contraire, cela aggravera à terme encore les déficits et diminuera le niveau de vie. C'est la pauvreté assurée et la faillite de la France.

Une seule solution : augmenter la durée d'activité de 23%, sur la semaine, le mois l'année, la durée de vie.
Il faut raisonner global et pas uniquement par service ou administration : Le seul fait par exemple de passer à 40 heures (hors fonction publique) réglerait les déficits retraites, Sécu, Assedic, Allocations familiales, etc... et relancerait aussi la consommation, diminuerait le chômage, le prix de revient entreprise, augmenterait les encours bancaires, les investissements, etc...

Alors qu'attend le Gouvernement pour communiquer, informer, mettre en place cette solution unique, qui révolterait moins en une seule fois les concitoyens que toutes ces mesures désagréables et répétées qui au final, n'apporte aucune solution fiable, bien au contraire.

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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