Ségolène Royal (PS), interrogée par le Monde daté de mardi sur un an de présidence Hollande, estime qu'il "aurait fallu aller plus vite", évoquant un "sentiment que du temps a été perdu" et un rapport au pouvoir qui "n'a guère changé". Concernant les mauvais sondages et la perte de confiance des Français envers François Hollande, Ségolène Royal explique : "Il y a d'abord le sentiment que du temps a été perdu", avant d'ajouter: "Il aurait fallu aller beaucoup plus vite : le mariage pour tous aurait dû être fait l'été dernier, de même que la réforme de la décentralisation. Il fallait réformer par ordonnances dès le début".
L'ancienne candidate a la présidentielle de 2007 estime également qu'il existe une idée selon laquelle "les réformes faites dans le domaine de l'emploi ne sont pas à la hauteur des enjeux. Les emplois d'avenir et les contrats de génération, c'est très bien, mais tout le monde sait que cela ne suffit pas. Il faut impérativement une bataille globale sur l'emploi".
Le non-cumul des mandats, "il faut avoir le courage de le faire maintenant", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes. "Il ne faut pas reculer sur les class-actions". Concernant la mutation écologique, "c'est l'inertie depuis un an alors que les collectivités locales agissent beaucoup". "Il y a là un défi à relever, car ce secteur est un formidable levier de croissance et la France, qui a tout, se fait dépasser par d'autres pays. Regardez l'absence d'action sur la voiture électrique", déplore-t-elle.
Troisième chantier : "l'économie sociale et solidaire". "Je pense aux Scop, aux services à la personne, aux formes d'économie alternative dans l'agriculture". "Là aussi, il y a un gisement important d'emplois", de surcroît "non délocalisables".