Certains lui diront que c'est peut être en partie de sa faute, lui qui réside en Suisse depuis 30 ans... d'autres seront simplement d'accord avec lui. Pour Alain Prost, l'ancien champion du monde de Formule 1, la France est dans un état catastrophique... Et il ne comprend pas pourquoi il apparaît souvent en tête de liste des évadés fiscaux, lui qui dit être parti de France car "il était incompris et pas respecté" et non pour des raisons fiscales. "J'ai toujours voulu habiter ailleurs qu'en France", explique simplement l'ancien champion dans un entretien au magazine suisse Bilan.
Et la Suisse n'était même pas le premier choix d'Alain Prost. Ce dernier a d'abord pensé à l'Angleterre ou l'Italie. Pourtant, fiscalement la Suisse est plus intéressante... "Je suis arrivé ici avec l'équivalent de 40 000 euros sur mon compte en banque. Par la suite j'ai vécu ici dix ans dans ce pays sans forfait fiscal* avant que mon avocat ne me parle de cette option", confie ainsi Alain Prost.
Et le champion de Formule 1 d'enchainer : "Nous parlons souvent (avec les autres Français installés en Suisse – ndlr) de l'état catastrophique de la France et de l'image caricaturale des Français qui quittent le pays, considérés, la plupart, comme des lâches ou des escrocs". Pour Alain Prost, la taxe à 75% sur les hauts revenus est une hérésie et "tire son chapeau aux patrons de PME qui vivent encore en France. Les 75 %, c'est la goutte d'eau (...) Ce qui est grave c'est de ne jamais prendre de mesure positive. Le système politique basé sur l'assistance n'arrive pas à être réformé alors que la France est un pays qui a tout pour fonctionner : la compétitivité, les richesses, les industries, le tourisme. Je ne vois pas comment on peut sortir du gouffre actuel. Je ne suis pas certain que le gouvernement ni même François Hollande tiennent jusqu'en 2017".
Bref, Alain Prost semble être bien où il est et n'est pas prêt de rentrer en France.
*Le forfait fiscal, une formule proposée aux riches étrangers résidant en Suisse, établit un impôt à un taux favorable sur la dépense, notamment pour le logement, et non sur le revenu. Il concerne plus de 5 000 étrangers.