« En quoi cela peut-il vous aider dans votre rôle de dirigeant ou de manager ? Prenons l’exemple, que nous garderons pour le reste de ce chapitre, d’un dirigeant ou d’un manager qui aura identifié comme essentiel son progrès spirituel.
Ce dirigeant ou manager centré sur l’essentiel, qui accorde suffisamment d’attention à sa vie spirituelle, et qui trouve suffisamment de sens dans sa vie, a un rayonnement que tout le monde perçoit, même s’il ne peut être décrit précisément avec des mots (les mots ont un pouvoir limité dans ce domaine : ce n’est pas un hasard si les saints sont représentés avec une auréole sur la tête !).
Un décideur qui a un tel rayonnement donne envie de travailler dans son équipe et d’apporter le meilleur de soi-même. Les leaders religieux d’envergure ont d’ailleurs souvent une présence qui suscite un enthousiasme dont peu de dirigeants peuvent se targuer.
La capacité à s’extraire de la masse quotidienne de l’important pour se tourner momentanément vers l’essentiel permet aussi :
– une gestion plus précise des priorités : on évite de s’engouffrer dans des voies sans issue, coûteuses en temps et en énergie ;
– une meilleure gestion du stress : les éléments stressants tendent à perdre de leur emprise ;
– une vision stratégique plus percutante, grâce à une prise de recul ;
– davantage de créativité : la créativité est étroitement liée à l’énergie spirituelle (voir chapitre 8) ;
– un effet d’entraînement sur les collaborateurs, qui y voient une source d’inspiration s’ils sont managers eux-mêmes.
Ce sont des bénéfices substantiels, mais n’y aurait-il pas aussi un prix à payer ? Se recentrer régulièrement sur sa pratique spirituelle, n’est-ce pas d’une certaine façon délaisser l’important, ce dont on est responsable en tant que décideur ?
En fait, dès les premiers temps de pratique, on s’aperçoit que :
– ces recentrages sur l’essentiel peuvent être mis en place sur des temps courts (cinq à dix minutes au cours de votre journée de travail). La seconde partie de ce chapitre en détaillera les modalités possibles ;
– l’important ne devient pas négligeable suite à ces moments de pratique. Il passe temporairement au second plan, mais il revient toujours prendre sa place (peut-être même plus tôt que vous ne le souhaiteriez).
De façon réaliste, cet effort de recentrage ne modifiera que marginalement l’allocation de votre temps. Les ajustements auront une ampleur de dix à trente minutes dans vos journées, ce qui vous permettra de continuer à assurer vos fonctions, de façon même plus efficace, tout en vous procurant un surcroît de sens.
Cet effort de recentrage sur l’essentiel est un défi commun à tous ceux qui se sentent en recherche spirituelle, largement définie. C’est juste que les responsabilités inhérentes à la fonction de dirigeant tendent à se transformer facilement en multiples inquiétudes et tensions, qui font passer cette recherche au second plan. La tentation est toujours de s’occuper plus tard de sa pratique spirituelle, une fois le problème du moment réglé. Le problème du moment est toutefois toujours vite remplacé par le problème du moment suivant.
Pour finir sur le sujet de la responsabilité, ne peut-on pas d’ailleurs aussi penser que votre responsabilité ultime, vis-à-vis de vous-même, est de mener votre vie en lui donnant le plus de sens possible ? »
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Extrait du chapitre 4 – Prière et méditation – de l’ouvrage :
« Quand les décideurs s'inspirent des moines - 9 principes pour donner du sens à votre action »
de Sébastien Henry
Collection: Stratégies et Management, Dunod
2012 - 264 pages - 140 x 220 mm
EAN13 : 9782100572588 - Prix TTC France 22,90 €