À quelques jours du second tour des élections présidentielles, les principaux candidats se livrent à des échanges croisés invoquant souvent les valeurs qu'ils défendent pour soutenir leurs différents discours de campagne. Dans ce contexte, Wellcom, agence d'image et d'opinions, spécialiste des valeurs d'entreprise, a réalisé la première étude sur les valeurs et la politique* auprès d'un échantillon représentatif de la population française.
Vingt-cinq grandes valeurs, sélectionnées sur la base de valeurs identifiées sur les sites des partis politiques et des récents discours des principaux candidats à l'élection présidentielle, ont été proposées aux Français. Les sondés ont ainsi eu à rattacher chaque valeur à une tendance politique puis à un candidat. Parmi les principaux enseignements de cette étude, il est intéressant de noter, identifiées à droite, un socle de valeurs que l'on peut qualifier de « réassurance» telles que l'autorité (61%), la sécurité (45%), le patriotisme (43%), la tradition (42%) et la performance (35%), et de valeurs dites de « partage» qui émergent à gauche parmi lesquelles la solidarité (56%), l'humanisme (45%), la générosité (43%), et l'écologie (40%). Le socle de gauche agrège de surcroît celles inscrites au frontispice des bâtiments publics (Liberté, Egalité, Fraternité).
Nicolas Sarkozy, clairement identifié sur les valeurs d'autorité (62%), de combativité (52%), de travail (47%), de sécurité (39%), et de patriotisme (36%) se distingue nettement de François Hollande qui, même s'il dispose d'une reconnaissance sur les valeurs à un niveau relativement plus faible est, de son côté, reconnu sur les valeurs de solidarité (41%), de démocratie (37%), d'humanisme (29%), de travail (28%) et d'égalité (27,2%), en phase avec les valeurs attribuées à son camp politique.
On pointe également une adéquation quasi parfaite entre les valeurs qui sont attribuées à droite et les valeurs concédées à Nicolas Sarkozy auquel, par exemple, l'autorité est attribuée à hauteur de 62% (vs 61% pour les valeurs de droite), contre un léger décalage entre les valeurs attribuées à gauche et celles accordées à François Hollande pour lequel la solidarité est reconnue à seulement 41% (vs 56% pour les valeurs de gauche).
Pour renvoyer à des valeurs qui concernent plus directement l'économie, on se rend compte que celles-ci sont perçues en fait assez différemment selon que l'on soit de gauche ou de droite. La valeur travail à droite par les électeurs de droite (à 58%) sera reconnue comme étant de gauche par les sympathisants de gauche (à 49%). C'est également vrai pour la valeur performance qui valeur de droite à hauteur de 72% pour les sympathisants de droite sera de gauche, à néanmoins seulement 20%, par les électeurs de gauche.
Cinq valeurs ne semblent orientées ni à gauche ni à droite et sont essentiellement des valeurs que l'on qualifiera de morales comme l'humilité (42%), la loyauté (38%), l'intégrité (37%), la fidélité (35%) et le courage (31%). Une bonne raison de considérer l'économie comme d'un ordre nécessairement différent du politique.
*Méthodologie
Etude réalisée du 13 au 16 février 2012 selon la méthode CAWI auprès d'un échantillon national de 2011 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas).