La France compte un petit peu moins de pauvres qu'hier, mais leur situation ne cesse d'empirer. Telle est l’une des conclusions saisissantes du rapport de François Chérèque, ancien chef de la CFDT, mandaté par le gouvernement pour réfléchir à la manière de lutter avec plus d’efficacité contre la pauvreté en France. D’après lui, la pauvreté a légèrement reculé (0,4 point en 2012, à 13,9% de la population selon l'Insee), mais elle s’est intensifiée.
Soutenir davantage les familles monoparentales
L’ancien leader syndical propose notamment de soutenir davantage les familles pauvres, notamment monoparentales, mais aussi d'accélérer la construction de logements sociaux –actuellement, l’objectif est d’en construire 150 000 par an, mais en fait, il en sort de terre beaucoup moins -. Il souhaite également mettre en place un "plan d'urgence" visant à réduire le recours aux hôtels pour l'hébergement d'urgence.
Justement, le gouvernement est en train de mettre au point "un plan de réduction des nuitées hôtelières"e une fortune à l’Etat et n’est pas adapté aux personnes relogées. "Difficultés accrues pour accéder à l'emploi, faible scolarisation des enfants, décrochage scolaire, conditions d'hygiène déplorables, insécurité alimentaire, problème de sommeil" : la ministre du Logement Sylvia Pinel a listé les problèmes de cette solution d’urgence.
De véritables ghettos en France
Un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté a été lancé en 2013. Un collectif d’associations, baptisé Alerte, qui regroupe plusieurs associations dont le Secours catholique, Médecins du Monde et ATD Quart Monde, a choisi de dresser un premier bilan de ce plan. Il est mitigé : des "zones de pauvreté" se sont installées de façon pérenne en France. Le collectif évoque un "apartheid", une "ghettoïsation".
19,6% des enfants de moins de 18 ans sont considérés comme pauvres en France. La France a compté 440 000 enfants pauvres supplémentaires entre 2008 et 2012 d'après l'Unicef.