Afin d'améliorer l'efficacité énergétique des logements, la loi Climat & Résilience prévoit de retirer du marché locatif les biens les plus énergivores à partir de 2025. Les propriétaires ne sont manifestement pas prêts.
Un volet de la loi Climat & Résilience votée l'été dernier provoque un casse-tête pour les propriétaires qui louent des biens immobiliers. Entre 2025 et 2034, les logements les plus énergivores (ceux classés E, F et G) seront progressivement retirés du marché locatif. On estime qu'en France, sur les 7,3 millions de logements loués, 3,5 millions sont justement classées E, F et G… Cela représente donc un défi pour les propriétaires dont bon nombre d'entre eux ne semblent pas prêts à réaliser les travaux de rénovation énergétiques indispensables pour relever la note de leurs biens.
Travaux de rénovation énergétiques
Un sondage PAP indique ainsi qu'un tiers des propriétaires ne savent pas si leurs logements sont concernés par cette future interdiction, pour une bonne raison : ils n'ont pas effectué le diagnostic de performance énergétique. Les propriétaires qui déclarent ne pas être concernés par la disposition de la loi sont 38,5%, tandis que ceux qui possèdent un logement F ou G sont un peu plus de 30%. Les travaux de rénovation, qui peuvent se chiffrer à des dizaines de milliers d'euros, représentent un investissement tel qu'un tiers des bailleurs a l'intention de se retirer du marché.
Un tiers des bailleurs ne connaissent pas la note de leurs logements
« Le calendrier et les contraintes qui y sont associés sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase », explique PAP, en particulier pour les propriétaires dont les biens sont situés dans des zones à encadrement des loyers. Plus de 4 propriétaires sur 10 annoncent toutefois qu'ils continueront à louer leurs biens, mais sans réaliser de nouvel investissement immobilier. Et près de 36% de propriétaires de logements F ou G vont s'engager dans des travaux de remise aux normes. Ils y seront aidés par les nombreux dispositifs de soutien, bien que les professionnels appellent à davantage d'incitations fiscales.