David Cameron a visé, sans la nommer, la France comme contre-exemple de ce qu'il faut faire pour revenir dans la compétition mondiale. Dans une tribune au Times, il dresse un portrait en creux de l'Hexagone, ainsi que de tous les pays qui n'empruntent pas la même voie que la Grande-Bretagne.
Cameron distribue les mauvais points
Dans ce billet d'opinion, il explique que son pays ne doit pas s'engager dans « les grandes erreurs ayant conduite à la grande récession: plus d'emprunts, de dépenses et plus de dette », visant ainsi ses adversaires travaillistes dont la politique économique reviendrait à plonger de nouveau la Grande-Bretagne dans la crise.
Les pays qui utilisent ces recettes « font face à un chômage grandissant, à une stagnation de leur industrie et leurs entreprises sont en chute libre », soit évidemment « le contraire de ce que nous faisons ici ». Le titre donné par le Times à cette tribune ne laisse place à aucune ambiguité : « David Cameron égratigne la France ».
Une productivité en berne
Si l'on met de côté les traditionnelles bisbilles entre les deux pays, les chiffres donnent partiellement raison au premier Ministre britannique. La croissance du PIB est de 1,4% en 2013 et sera de 2,4% en 2014… quand en France, on ne prévoit qu'un maigre 0,9% pour cette année.
Cependant, David Cameron omet de préciser que le déficit de son pays devrait dépasser les 5% en 2014, contre 3,6% pour la France. Et que la Grande-Bretagne fait surtout face à un véritable problème de productivité, inférieure de 4% par-rapport au niveau d'avant la crise - de ce côté-ci de la Manche, elle a au contraire augmenté de 2%.