Le Danemark devrait étendre la couverture des prestations délivrées aux salariés peu qualifiés et ceux à bas salaires et améliorer l’accompagnement des ouvriers, dans le cadre d’une série de réformes visant à aider les travailleurs licenciés à retrouver plus rapidement du travail, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
En effet, selon Retrouver du travail: Danemark (seulement disponible en anglais), 2 % à 3 % des actifs danois, d’une ancienneté d’au moins un an dans leur emploi, perdent leur emploi chaque année dans le cadre de licenciements collectifs ou de fermetures d’entreprises. En temps normal, les trois quarts de ces travailleurs licenciés retrouvent du travail en moins d’un an. Or, la crise financière mondiale a frappé le Danemark particulièrement durement, faisant doubler le nombre de travailleurs licenciés et diminuant leurs chances de retrouver un emploi à seulement un sur deux. Par ailleurs, le retour aux taux d’avant crise tarde à venir.
La flexibilité du marché du travail danois permet aux employeurs d’embaucher et de licencier de la main-d’oeuvre au gré de l’évolution de la demande. Grâce à l’importance donnée aux mesures d’activation et aux budgets consacrés à des mesures conçues pour aider les demandeurs d’emploi à se réinsérer sur le marché du travail, de nombreux salariés licenciés bénéficient du soutien et de l’encouragement nécessaires pour retrouver du travail. De plus, le système d’indemnisation du chômage fournit une garantie de revenu aux demandeurs d’emploi affiliés au régime de l’assurance chômage pendant leurs périodes de chômage.
Des difficultés subsistent néanmoins. En dépit de la réforme de l’assurance chômage menée en 2016 pour multiplier les incitations à accepter un emploi temporaire, à durée déterminée ou à temps partiel comme tremplin vers le retour au travail, la couverture de l’assurance chômage demeure un enjeu de taille puisque de nombreux actifs faiblement rémunérés et peu qualifiés ne sont pas affiliés au régime de l’assurance chômage.
Des questions d’équité se posent également s’agissant des interventions en amont des licenciements. En particulier, les salariés touchés par des licenciements collectifs dans des grandes entreprises bénéficient plus rapidement d’un accompagnement, qui plus est de meilleure qualité, que les salariés de petites entreprises, ou concernés par des réductions d’effectifs de moindre envergure ou par un licenciement individuel. De même, les ouvriers bénéficient d’un traitement moins favorable que les employés. Plus généralement, ce sont les licenciés peu qualifiés et plus âgés qui ont le plus à batailler pour revenir sur le marché du travail et qui paient le plus lourd tribut dans les licenciements.
Pour remédier à ces difficultés, l’OCDE recommande au Danemark de :
- Améliorer la couverture par l’assurance chômage des salariés peu qualifiés et à bas salaires, en faisant en sorte que le régime d’assurance chômage soit universel, ou que les salariés non couverts trouvent un intérêt à y être affiliés.
- Améliorer l’accès des ouvriers à des mesures d’accompagnement en amont du licenciement, en faisant en sorte que leur préavis de licenciement ait une durée au moins équivalente, sinon approchant celle applicable aux employés.
- Faciliter l’accès à des mesures d’accompagnement en amont (habituellement réservées aux licenciements collectifs) des salariés menacés de licenciement dans des entreprises de la chaîne d’approvisionnement de grandes entreprises qui licencient, ou situées dans des régions confrontées à des vagues de licenciements dans des petites et moyennes entreprises.
- Mieux exploiter la période de préavis pour mieux réussir l’accompagnement en amont et le passage d’un emploi à un autre. Proposer en temps utile la validation des acquis et associer les employeurs et les agences locales pour l’emploi à la procédure de validation pour que les salariés licenciés puissent en bénéficier systématiquement et, dans l’idéal, avant leur licenciement.
- Renforcer les activités de conseil sur les formations et les sessions préparatoires de façon à permettre aux bénéficiaires de choisir au moment propice celles qui leur conviennent et à éviter les formations coûteuses et inutiles. Promouvoir la participation à des formations subventionnées proposées par les entreprises auprès des actifs qui en ont le plus besoin, notamment les peu qualifiés et les plus âgés.