Qui a dit que l'austérité tuait la croissance ? C'est exactement l'inverse que l'Angleterre est en passe de démontrer.
Une croissance supérieure et un déficit inférieur aux prévisions
Le gouvernement britannique a annoncé hier que d'après ses nouvelles prévisions, la croissance économique de son PIB ne serait plus seulement de 2,4% comme prévu initialement (en décembre), mais de 2,7% cette année. Joli !
A titre de comparaison, en France, la croissance attendue est de seulement 0,9% en 2014 (et elle n'a été que de 0,3% en 2013 selon les chiffres officiels de l'Insee). Et encore, on sait combien les experts de Bercy sont optimistes puisque chaque année, ils surévaluent la croissance censée être obtenue l'année suivante.
Bref, l'économie britannique se porte mieux, et retrouve des couleurs. D'après les enquêtes réalisées, la reprise a lieu dans tous les secteurs de l'économie.
La cure d'austérité a semble t-il payé
Quant au déficit budgétaire anglais, il devrait être de 6,6% en 2013-2014, au lieu de 6,8% initialement prévu. A titre de comparaison, là encore, en France, le déficit budgétaire 2013 s'est avéré 3,6% supérieur à celui escompté ! Peut-être Londres devrait-elle envoyer à Paris quelques-uns de ses analystes financiers, pour épauler les nôtres...
Il faut dire que pour obtenir ces bonnes surprises économiques, le gouvernement de David Cameron n'a pas ménagé sa peine : il avait décidé d'assainir les finances publiques, et il a tenu parole, au grand dam de certaines catégories de la population, notamment les bénéficiaires de prestations sociales, les gens aisés, les parents seuls et les retraités, qui ont été mises à rude épreuve lors de cette cure d'austérité forcée.
Le Premier ministre n'a eu de cesse, ces derniers mois, de rappeler que les dépenses publiques devaient continuer à baisser et a appelé de ses vœux un « changement de culture fondamental » en la matière, afin de réduire de manière durable le train de vie du secteur public.
Pour David Cameron, le meilleur moyen de faire baisser le cout de la vie est de prendre « des décisions difficiles en matière de coupes budgétaires », afin de laisser aux générations suivantes un « Etat à la hauteur de nos moyens » (« a state we can afford »).
En avril 2013, l'Angleterre avait pourtant perdu son triple A, une première depuis 1978. Va-t-elle compter parmi les premiers pays à le retrouver ?