Les perspectives pour l’économie française s’assombrissent, selon la Banque de France : désormais, elle est bien plus pessimiste que le gouvernement qui table toujours, de son côté, sur 1% de croissance. L’institution bancaire, elle, a donné le 15 septembre 2022 une nouvelle fourchette qui annonce au mieux moins que le gouvernement, au pire la très crainte récession…
Croissance en France : un peu mieux en 2022
Avec la publication de ses dernières projections macroéconomiques, le 15 septembre 2022, la Banque de France donne malgré tout une bonne nouvelle : la croissance en France pour 2022 devrait atteindre 2,6%. Une prévision cohérente avec celle du gouvernement qui prévoit une croissance d’au moins 2,5%. Toutefois, l’effet de la crise en Ukraine et de l’inflation élevée se font sentir.
Avant que la Russie attaque l’Ukraine, et que le conflit s’enlise, le PIB hexagonal était attendu en forte hausse : +3,4%. Il devait continuer de bénéficier de la relance post-Covid-19, ralentie néanmoins par l’inflation qui, de son côté, n’aurait dû être élevée que jusqu’à la fin du premier semestre et retrouver un taux normal vers la fin de l’année 2022. Finalement, la Banque de France anticipe désormais un IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisé) de 5,8%.
2023 : l’année de toutes les incertitudes et du risque de récession
C’est en 2023 que tout devrait se jouer : la Banque de France a décidé de ne pas donner de faux espoirs et annonce désormais une fourchette pour la croissance et pour l’inflation. Mais, dans tous les cas, elle s’attend à une croissance en France inférieure à celle attendue par le gouvernement.
Dans le meilleur des cas, la croissance devrait être de 0,8%, avec une inflation harmonisée relativement basse, à 4,2%, soit 1,6% de moins que ce qui est attendu en 2022.
Mais le scénario du pire n’est pas exclu : pour la Banque de France, l’économie française pourrait connaître une récession sur l’ensemble de l’année, avec un PIB en baisse de 0,5% en 2023. Dans ce scénario, l’inflation serait même plus élevée qu’en 2022 puisque l’IPCH est attendu à 6,9%.
En 2024, l’économie française devrait se stabiliser
Si l’année 2023 présente le risque d’être plus que compliquée, la crise ne sera pas durable. La croissance française connaîtrait un fort rebond dès 2024, notamment grâce à une stabilisation des prix de l’énergie : le parc nucléaire d’EDF sera relancé, réduisant le risque de tensions sur le réseau électrique, et le gaz russe, au centre des tensions sur fond de guerre en Ukraine, devrait être remplacé par d’autres importations plus stables et donc moins chères.
De fait, l’Hexagone renouerait avec une croissance plus que positive : +1,8% selon la Banque de France en 2024. L’inflation, de son côté, chutera à 2,7% sur un an pour l’IPCH. Si elle restera supérieure à l’objectif de 2% par an de la BCE, elle sera inférieure de plus de moitié à celle connue par le pays en 2022.