Le taux de chômage devrait atteindre 10,5% de la population active au deuxième trimestre 2013 en France métropolitaine (10,9 % départements d’outre-mer compris), prévoit l’Insee dans sa note de conjoncture publiée ce jeudi 20 décembre.
Dans sa note de conjoncture publiée jeudi 20 décembre, l'Institut national de la statistique et des études économiques prévoit une hausse du taux de chômage au deuxième trimestre 2013. Des chiffres qui confirment une hausse du chômage depuis cinq trimestres.
Un taux de chômage record
« À l’horizon de la prévision, le taux de chômage continuerait de croître. Il s’établirait à 10,1 % en France métropolitaine fin 2012 (10,5 % y compris Dom), puis à 10,5 % au deuxième trimestre 2013 (10,9 % y compris Dom) », explique l’Insee, qui calcule ce taux selon les normes du Bureau international du travail. « Les pertes d’emplois resteraient en effet nombreuses : l’emploi total baisserait de 38 000 au quatrième trimestre 2012 puis de 49 000 au premier semestre 2013 ». Ce seuil symbolique avait été atteint pour la dernière fois en 1999. Le record absolu de chômage en France (10,8%) a été enregistré en 1994 et 1997.
Selon l’Insee, le repli de l’emploi marchand s’est nettement accentué au troisième trimestre 2012 (-42 000), en particulier dans le secteur tertiaire. À l’horizon de la prévision, la situation sur le marché de l’emploi continuerait de se dégrader à un rythme élevé : d’ici mi-2013, l’emploi marchand se réduirait en moyenne d’environ 40 000 postes par trimestre et ce recul serait notamment très sensible dans l’industrie.
« Au total, 39 000 emplois marchands et non marchands seraient perdus en 2012, et 46 000 au premier semestre 2013 », explique l’institut. L'annonce intervient alors que l'on compte déjà plus de 3 millions de chômeurs en France.
Une croissance qui n’est pas au rendez-vous
L'Insee pronostique une contraction du PIB français de -0,2% durant le trimestre en cours. « Les enquêtes de conjoncture n'indiquent pas d'amélioration franche du climat des affaires depuis plusieurs mois et les premières données d'activité disponibles laissent même attendre une rechute de l'activité, en partie par contrecoup du rebond de la production manufacturière du troisième trimestre », écrit l'Insee.
Selon l'institut statistique, au quatrième trimestre 2012, les exportations souffriraient du recul de la demande des principaux partenaires commerciaux de la France, notamment de l’Espagne. Elles ralentiraient donc légèrement. Au premier semestre 2013, les exportations redémarreraient (+0,7 % puis +0,8 % aux premier et deuxième trimestres), soutenues par le redressement de la demande étrangère.
« Les importations se redresseraient légèrement au quatrième trimestre 2012, mais seraient toujours freinées par une demande intérieure atone », indique l’Insee. « Elles accéléreraient début 2013, dans le sillage des exportations. À l’horizon de la prévision, la contribution comptable du commerce extérieur à la croissance serait nulle. »
Pouvoir d’achat en berne
« La dépense de consommation des ménages augmente de 0,3 % au troisième trimestre 2012, après un recul de 0,2 % au deuxième. Les dépenses alimentaires progressent à nouveau (+0,7 % après –1,2 %), ainsi que les achats de vêtements (+3,9 % après –5,9 %) », indique l’Insee qui prévoit une baisse du pouvoir d’achat de -0,2% sur un an au deuxième trimestre 2013.
« Mais cette baisse resterait suffisamment modérée pour que celle du taux d'épargne des ménages permette un maintien de leur consommation », rassure l'institut statistique.
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