Le pouvoir de créer des emplois ne revient plus aux entreprises mais à l’Etat

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Par Daniel Moinier Publié le 26 mars 2014 à 5h00

Cela devient irritant et même inquiétant d’entendre de telles inepties de la part d’experts en économie, journalistes économistes, syndicalistes, etc… : « L’emploi ne se décrète pas » ; c’est les entreprises qui peuvent à elles seules relancer les embauches, etc… C’est bien les entreprises qui embauchent, personne ne peut en douter, mais ce n’est pas elles seules qui « font le marché »

Les états ont été très souvent des destructeurs d’emplois, notamment la France.

C’est bien notre état depuis 1975, qui n’a pas arrêté d’augmenter les charges et impôts des entreprises. C’est bien l’état en augmentant les charges sur salaires, en créant la CSG/RDS, des taxes, impôts supplémentaires, qui a diminué le pouvoir d’achat de tous mais proportionnellement plus celui des bas salaires.

C’est bien l’état qui a mis en place les 39 heures, la 5ème semaine de congés, remis le 8 Mai férié et surtout passé la retraite de 65 a 60 ans. Au passage, cette seule mesure a couté la bagatelle de 300 Milliards par année, en perte financière pour notre économie. Sans elle, nous n’aurions certainement peu ou pas de dette. En comparaison l’Allemagne qui avait gardé les 65 ans, a engrangé des rentrées exceptionnelles par rapport à nous. Cause principale de sa meilleure santé économique.

C’est bien l’état qui a mis en place les 35 heures. Ce qui a complètement déstabilisé les entreprises, les motivations au travail, notamment avec les RTT, sans compter le coût financier extravagant pour pouvoir mettre cette mesure en place et l’augmentation du prix horaire.

C’est bien l’état qui depuis 2012, nous inonde ; entreprises, salariés et tous les contribuables de prélèvements supplémentaires en tout genre. Ce qui étrangle toute possibilité de relance de l’activité et donc de créations d’emplois.

Début 2014, c’est toujours l’état, voyant qu’il a fait fausse route, qui annonce que ce sont les entreprises qui sont les seules créatrices d’emplois. Oui, Monsieur le Président, c’est bien elles seules qui sont créatrices d’emplois productifs. Mais ce ne sont pas elles qui ont empêché d’en créer. C’est bien l’état, lui seul, qui avec toutes ses lois idéologiques, ses contradictions a créé la situation désastreuse dans laquelle nous sommes.

Non Messieurs les économistes, syndicalistes de tout poil, aujourd’hui, dans la situation où nous sommes, ce n’est pas les entreprises qui peuvent être capables seules de créer des emplois, les conditions idéales ne sont pas remplies pour affronter la concurrence internationale, c’est à l’état de créer par la loi des conditions favorables.

En premier lieu, il faut remonter les marges des entreprises qui en ont bien besoin. Avec 27,7 %, elles sont en queue de peloton, notre voisine, l’Allemagne est à 41,4 % le Royaume-Uni à 40,4 % même l’Italie est à 41,2 %. C’est un écart considérable. Et même si nous avons un des taux de productivité horaire, l’un des meilleurs du monde, c’est impossible de rattraper cet écart, car nous ne travaillons pas assez, sur une semaine, sur un mois, sur une année, sur la durée de vie.

Alors que Faire ?

C’est l’état qui depuis 1982, nous a mis dans cet « état ». Il peut seul, créer la relance. Le marché seul, compte tenu du niveau des charges, n’en a plus les moyens.

Depuis Janvier 2014, un premier pas semble avoir été fait avec la proposition de la suppression, pour les entreprises, des cotisations d’allocations familiales.

Dans la situation budgétaire actuelle de la France, pour ma part, je ne crois pas que cela soit la bonne idée. Même si les entreprises vont retrouver un peu de marge, l’état par contre devra trouver très rapidement 50 milliards d’économie. C'est-à-dire qu’il va diminuer l’emploi dans le public et moins investir. D’où pertes d’autres emplois dans le privé et donc de consommation…

La seule solution qui préserverait la stabilité de l’état, qui ne mécontenterait pas la fonction publique, c’est d’augmenter le niveau de richesse tout en diminuant le coût du travail.

COMMENT ?

C’est pourtant simple.

Il faut rattraper les erreurs passées depuis 1982 en inversant ce qui a été fait. Puisqu’il manque 23 % de PIB, pour que notre état soit en équilibre, sans chômage ou presque, trouvons ces 23 %. Sachant que le PIB est en grande partie proportionnel aux nombres d’heures travaillées ; augmentons les heures travaillées.

Et qui est mieux placé pour augmenter la durée du travail ? Le Gouvernement.

Aujourd’hui, c’est donc bien le Gouvernement qui peut seul « faire créer des emplois », rétablir les comptes, supprimer le chômage, redonner confiance et le sourire à tous ou presque ; il y aura toujours des mécontents.

La première loi qui relancera de suite l’activité, en diminuant le coût entreprise serait de rétablir les 40 heures (et non 39).

Il n’y aurait pas besoin de « toucher » aux cotisations d’allocations familiales, ni de chercher de suite 50 Mds de dépenses en moins. Il serait même possible, dès que les embauchent auront repris, de diminuer progressivement 1, 2, 3 % de charges salariées et employeur. Ce qui procurerait une relance de la consommation, tout en améliorant les marges des entreprises.

Puis sous un an, il sera temps de songer à l’allongement du temps d’activité. J’oubliais, 40 heures oui, mais surtout pas de suite pour la fonction publique puisque cela déséquilibrerait encore plus les comptes de l’état.

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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