Croissance : la BCE agira en juin pour la relancer, mais comment ! Mystère…

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 8 mai 2014 à 23h36

L'euro fort est-il une fatalité ? Peut-être plus pour longtemps. La BCE a annoncé qu'elle pourrait prendre une mesure en juin, afin d'abaisser le taux de change de la monnaie unique.

La déflation, le mal de l'euro

Le but est simple : lutter contre l'inflation. Un euro trop fort implique certes une baisse des prix sur les produits importés, mais une hausse des prix pour les exportations. Or, vendre ses produits à l'étranger signifie faire fonctionner les usines dans les pays exportateurs, nourrir l'activité, faire repartir le moteur de la croissance, celui de la consommation, et in fine, d'éviter que les prix à la consommation n'entame le cercle fatal de la déflation (baisse durable des prix).

Ce fléau permet certes de gonfler artificiellement le pouvoir d'achat (les produits sont moins cher), mais c'est un atout en trompe l'oeil : l'activité est alors réduite, générant chômage et problèmes sociaux. En avril, l'inflation avait été mesurée à 0,7% sur l'année, contre 0,5% en mars. Le risque de déflation est proche, alors qu'il n'est pas certain que l'inflation dépasse les 1% en 2014 dans la zone euro.

Un assouplissement à venir

Si le rôle de la Banque centrale européenne est de veiller à une inflation trop forte, l'inverse est aussi vrai : pas question de laisser filer les prix à la baisse trop longtemps. Si l'institution a décidé de ne pas toucher à son principal taux directeur — resté à 0,25% —, Mario Draghi le directeur de la BCE a prévenu : lors de la réunion suivante des gouverneurs, en juin, une action sera prise pour assouplir la politique monétaire, c'est à dire faire en sorte que l'euro soit plus abordable.

Il faut dire qu'aussi indépendante soit-elle, la BCE doit entendre les capitales européennes (en particulier Paris), ainsi que les principales organisations internationales comme le FMI et l'OCDE, qui réclament depuis des mois une action afin de rendre la monnaie unique moins onéreuse face au dollar. La décision des gouverneurs se tiendra en fonction des prévisions : la croissance en zone euro devrait se monter à 1,2%, l'inflation à 0,8% (contre 1% prévu auparavant). La BCE s'est donné un objectif de 1,6% d'ici la fin 2016 — elle a toutes les armes en main pour y parvenir.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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