Y a-t-il encore une droite en France ? La question mérite d’être posée quand on regarde l’échiquier politique français en cette fin d’année 2012. Qu’y a-t-il en effet en face du gouvernement « rose-vert » ? Pour être clair, malheureusement rien qui soit réellement de droite.
L’UMP ? Elle est aujourd’hui dans l’état d’Hiroshima le 7 août 1945. Il ne reste rien que des ruines et des cendres de ce « parti unique de la droite et du centre » crée par Jacques Chirac avant de devenir l’ascenseur vers le pouvoir de Nicolas Sarkozy. Le duel Copé Fillon de ces dernières semaines a confirmé une chose à la France entière : les dirigeants de ce Parti se moquent de la France et des français comme de leur première liquette, seules comptent leurs ambitions et leur plan de carrière. D’ailleurs, l’UMP regroupant la droite et le centre, elle ne peut être considérée comme un parti « de droite » d’autant plus que nombre de ses cadres sont d’anciens responsables de l’UDF issus donc du centre.
Le Front National ? Avec un programme économique qui situe le parti de Marine Le Pen quelque part entre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Nouveau Parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot, difficile de croire que ce parti puisse être « de droite ». Le « plus d’état », « plus d’interventionnisme » et « plus de dépense publique », outre le fait que la France ne souffre ni d’être sous administrée ni de ne pas dépenser plus que de raison depuis maintenant quarante ans, ne peut faire ressembler ce parti à un parti « de droite ».
L’UDI alors ? La nouvelle formation de Jean-Louis Borloo est comme était l’UDF : un conglomérat d’intérêts convergents permettant de se faire élire, chose quasi impossible en étant seul. Son leader étant un pur centriste, on ne peut pas utiliser le concernant le qualificatif de parti de droite.
Ainsi donc, la politique française ne souffre-t-elle pas d’un trop plein de centres (au pluriel) ? Centre gauche avec le PS, centre avec l’UDI, centre droit avec l’UMP ? La politique menée par les uns et les autres étant sensiblement la même, qu’elle soit « social libérale » ou « libérale sociale », comment s’étonner que les français ne croient plus en la politique et que nombre de ceux qui se déplacent encore pour aller voter le font sans la moindre illusion ? La fameuse « pensée unique » n’a-t-elle pas atteint son paroxysme puisque le discours policé et destiné à ne froisser personne est devenu la règle, tout petit écart étant immédiatement voué aux gémonies ?
Outre le manque d’idées, la politique française en général et la « droite » en particulier manquent cruellement d’hommes et de femmes de qualité. Où sont les grands leaders dont la France aurait besoin pour oser dire réellement ce qui crée les «tares » française (chômage de masse depuis quarante ans ; dette publique exponentielle ; incapacité à faire les réformes qui s’imposent ; fléau de l’insécurité) ? Nulle part, les discours qu’ils nous assènent étant toujours un robinet d’eau tiède.
Malgré l’inaction du gouvernement actuel, la gauche a encore de beaux jours devant elle. Logique puisqu’en face il n’y a rien…