La chute de Lehman n’est que le symbole d’un système qui devait mourir

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Eric Delannoy Publié le 12 septembre 2013 à 4h01

Le 15 septembre 2008, la banque Lehman Brothers, l'un des acteurs majoritaires sur les marchés financiers américains et notoirement « too big to fail » déposait le bilan. S'en suit une réaction en chaine menant à la crise des subprimes et plus généralement à la remise en cause du modèle libéral basé sur l'autorégulation.

Cinq ans et de nouvelles règlementations plus tard, quelles leçons l'économie mondiale et la finance ont elles tiré de la crise ? La chute de Lehman n'est que le symbole d'un système qui devait mourir. Le fonctionnement du système financier était en démesure avec une défaillance caractérisée des régulateurs, en particulier outre atlantique. Pourtant la crise a été salutaire à plusieurs niveaux :

Emergence d'une responsabilité et d'un devoir de vigilance dans le monde de la finance et renforcement du rôle du régulateur

Mieux armé et soutenu par le politique conscient des répercutions de la crise financière sur leur légitimité d'action, le régulateur a profité d'une volonté d'action sans précédent, notamment sur les produits dérivés (les fameux CDS).

Meilleure compréhension des mécanismes complexes liés à la mondialisation financière et anticipation des risques

L'étude de ces derniers restait jusque là confinée dans le domaine universitaire, il a maintenant gagné les hautes sphères de décision. Plus que jamais, la crise a mis en évidence le fait qu'un bon fonctionnement de la mondialisation requiert des gouvernances mondiales à même de réaliser des réformes nécessaires mais difficiles à faire émerger.

Nettoyage des bilans et assainissement des pratiques du secteur

En dehors du fait que la crise a provoqué un vaste mouvement de réorganisation des banques avec notamment la fermeture de plus de 20 000 agences en Europe, les différents programmes de recapitalisation et de refinancement des dettes ont permis de consolider les bilans bancaires. Enfin, la refonte des procédures de risque interne, entamée dés 2008, l'accentuation de la réglementation des pratiques de marché et les modifications de la politique salariale des traders fixent des nouveaux cadres de fonctionnement, (mais également source de nouveaux effets pervers).

Au final, la finance mondiale ressort renforcée dans ses modes de fonctionnement. Les cassandres qui prévoyaient la fin de la mondialisation et la chute des sociétés occidentales en sont pour leurs frais!

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Eric Delannoy, 47 ans, est vice-président de Weave. Diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, il a commencé sa carrière chez Cetelem avant de devenir directeur chez PricewaterhouseCoopers puis, en 2003, responsable de la business unit CRM pour le secteur finance chez IBM Business Consulting Services. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.

Aucun commentaire à «La chute de Lehman n’est que le symbole d’un système qui devait mourir»

Laisser un commentaire

* Champs requis