La pandémie actuelle n’est pas seulement une crise sanitaire sans précédent. Elle se double d’une crise économique, qui a forcément des conséquences financières.Chute de 27% des cours de la bourse depuis janvier 2020 et volatilité des marchés, licenciements, avenir incertain de certains placements…
En cette période d’insécurité, l’épargne prend des coups, ainsi que tous les investissements. Faut-il pour autant céder à la panique ? Pour ne pas aggraver la situation et risquer de dilapider ses précieuses économies, il est important de prendre du recul pour faire les bons choix.
Prendre du recul
Inutile de perdre son temps (et sa sérénité !) en regardant le montant de ses investissements. Dans l’immédiat, il y a une certitude : ils ont baissé, la réponse est connue d’avance.Se focaliser sur les chiffres est donc totalement contre-productif à double titre :
· cela revient à alimenter son stress, souvent déjà très élevé en raison du confinement (près de la moitié des salariés se sentent en état de “détresse psychologique”) ;
· les épargnants et les investisseurs n’ont aucun pouvoir d’action pour changer cet état de fait.
Ne surtout pas vendre maintenant sans raison tangible. Il y a une règle à retenir : ce qui n’est pas vendu n’est pas perdu ! Les investisseurs qui le peuvent ont donc tout intérêt à conserver leurs placements. Il faut raison garder : tous les investissements connaissent des variations cycliques, à la hausse et à la baisse. Savez-vous par exemple que la Bourse augmente de 8 à 10% chaque année, malgré les nombreuses crises ? Les moments “au creux de la vague” font partie de la nature même des placements. Il y a donc une bonne nouvelle : les cours remonteront encore plus haut d’ici 10 ans.
Gare aux investissements opportunistes
À moins d’avoir l’âme d’un trader et d’être prêt.e à y laisser des plumes, il est très risqué d’utiliser son fonds de sécurité pour investir. De nombreux Français.e.s se lancent dans des achats boursiers pour profiter de la baisse, mais cette stratégie peut se révéler désastreuse.
Prévoir le futur est tout simplement impossible, et c’est d’autant plus vrai dans ce contexte inédit. Le pire serait ensuite d’être forcé à vendre, dans l’urgence, et donc de perdre de l’argent.
Suivre sa stratégie d’investissement
Faire fructifier son capital suppose d’avoir défini un plan d’investissement à moyen ou à long terme. Aujourd’hui, la bonne attitude est par conséquent de s’en tenir à son plan, sans surréagir. L’économie va connaître de nombreuses fluctuations dans les mois qui viennent et tout peut changer très vite. La façon dont les Français.e.s vont utiliser les 55 milliards d’euros épargnés pendant le confinement aura par exemple une incidence sur la sortie de crise, ainsi que sur les mesures incitatives qui pourraient être prises.
Se focaliser sur les actions utiles
Dans leur livre “This Time Is Different: Eight Centuries of Financial Folly”, les économistes américains Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff ont démontré la récurrence des crises économiques depuis 800 ans, toutes incroyablement similaires. Or à chaque fois, on a toujours l’impression que la dernière est la pire, même si c’est faux. Il faut arrêter de penser toute la journée à cette situation anxiogène pour se concentrer sur ce qui est à notre portée. Il y a tant de choses sur lesquelles nous pouvons agir activement ! Aujourd’hui, il est donc préférable de mobiliser son énergie pour améliorer sa santé et son bien-être, développer son réseau relationnel, rationaliser ses finances personnelles, ou encore se former à la gestion d’investissement.