Pas de reprise économique sans reprise du crédit

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Par Patrice Gautry Modifié le 26 novembre 2012 à 6h31

Alors que le consensus annonce une croissance de 0,2 % pour la zone euro, l’Union Bancaire Privée est plus prudente et retient plutôt un repli encore de -0,4% en 2013. Cette estimation est faite sur le constat des difficultés actuelles, notamment le crédit en berne, et de nombreuses incertitudes sur plan politique.

En effet, l’UBP anticipe une reprise très progressive de la croissance mondiale qui reposera sur une condition sine qua none : la reprise du crédit. Sans crédit il n’y aura pas de croissance. Si les pays émergents ne sont pas directement concernés, la reprise du crédit est en revanche chaotique dans les marchés développés. Un effort accru des banques centrales semble ainsi indispensable pour permettre la diffusion du crédit dans le circuit économique.

La FED devrait faire ce qu’elle a annoncé et donc poursuivre sa politique de quantitative easing. Elle va ainsi probablement acheter pour 80 milliards de dollars d’actifs chaque mois sur l’ensemble de 2013 ce qui devrait permettre de ramener durablement le taux de chômage en dessous des 7%. Du côté de la BCE l’avenir est plus incertain. En effet, la reprise du crédit reste conditionnée à une véritable mise en œuvre du FESF qui tarde malheureusement à venir ainsi d’ailleurs que les achats de la BCE via le programme OMT.

Cependant, tout n’est pas morose. L’action des banques centrales, alliée à une bonne rentabilité du côté des entreprises, offre de bonnes opportunités d’investissement en particulier sur les placements actions. De plus, la reflation est positive pour les marchés actions, tant que les prix ne dépassent pas un seuil de progression supérieur à 4% et les valorisations restent attrayantes par rapport aux obligations d’entreprises. UBP favorise les grands groupes caractérisés par de fortes barrières à la concurrence, disposant de bilans solides, de cash-flow robustes et de dividendes attrayants et en croissance.

Les obligations convertibles restent très attractives en termes de prix et génèrent des performances similaires à celles des actions avec une volatilité beaucoup plus faible. En revanche, UBP restera à l’écart des obligations gouvernementales. La dette des marchés émergents et les emprunts "high yield" sont également favorisés. Enfin, l'or devrait continuer à bénéficier des politiques monétaires expansionnistes des banques centrales et d’un soutien supplémentaire de la BRI s’il était reclassifié « actif sans risque ». La Banque Suisse considère l’or comme l’ultime valeur refuge.

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Patrice Gautry est chef économiste de l'Union Bancaire Privée. 

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