Ah là là là, mes chers amis, je regardais de mon ordinateur les actualités aujourd’hui (comme tous les jours d’ailleurs). Ce que je trouve frappant, mais vraiment frappant, c’est de voir à quel point nous faisons du surplace.
Depuis maintenant cinq ans, rien n’avance ou presque. Un esprit chagrin comme le mien pourrait même dire que tout recule tout en sachant que l’on veut vous faire croire l’inverse, histoire de booster votre moral, ce qui ne peut que
vous inciter à consommer, et donc au bout du compte à faire tourner la machine économique.
Mais tout cela n’est qu’une grande illusion.
Vous connaissez tout l’amour (le terme n’est pas trop fort) que je porte à notre chère Agence France Presse. J’adore leurs dépêches. Aujourd’hui, on a eu droit à une brochette d’informations savoureuses. Je vous laisse juger.
"La Bourse de Paris attend la conclusion d'une réunion sur la Grèce". Voilà ce que nous racontait l’AFP. Figurez-vous que les « zinvestisseurs » attendent des décisions sur l’avenir financier de la Grèce. Avouez que c’est une information qui vous avait échappé depuis cinq ans que l’on sauve la Grèce définitivement pour de bon, toutes les semaines. Cinq ans. Mais là, les « zinvestisseurs » sont pressés. Ils voudraient des solutions aujourd’hui. Pas demain.
A 16H01 (15H01 GMT), l'indice CAC 40 lâchait 24,05 points à 3 504,60 points, dans un volume d'échanges autour de 900 millions d'euros.
"Après une semaine résolument haussière sur les marchés actions dans l'optique d'un scénario idyllique qui verrait aboutir les négociations pour réduire la dette grecque, les investisseurs temporisent", remarque Jérôme Vinerier, analyste chez IG.
Pour Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities, "tout milite pour quelques prises de bénéfices sur le marché". Il rappelle que le CAC 40 a bondi de 5,60 % la semaine dernière et que les investisseurs sont surtout dans l'attente d'une solution pour la Grèce.
"Les investisseurs sont clairement dans l'attente de l'annonce d'un accord aujourd'hui. Les déclarations de certains politiques vont dans ce sens et la réaction de l'euro, à court terme, souligne que les investisseurs anticipent une bonne nouvelle sur la Grèce", résument les économistes chez Aurel BGC.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a indiqué lundi matin qu'il était "essentiel de prendre une décision aujourd'hui sur la Grèce. »
J’adore la conclusion d’Olli Rhen : essentiel de prendre une décision aujourd'hui !! C’est drôle, c’est plein de finesse et c’est stupéfiant d’intelligence.
Bon, ça, c’était pour le dossier grec. Passons maintenant au dossier américain. C’est un dossier sympa le dossier américain, et puis c’est un gros dossier. Il paraît que c’est la première puissance économique au monde, enfin première puissance, si on ne prend pas en compte les dettes, sinon, c’est une autre paire de manches.
Wall Street ouvre en baisse, inquiète pour la Grèce et le budget américain. Oh, "Le mur de la rue", pardon, Wall Street est inquiète sur le budget américain. Hier ça allait, ils mangeaient plein de grosses dindes, faisaient la fête et tout ça. Mais aujourd’hui, ils sont inquiets. C’est beau de les voir découvrir les problèmes budgétaires qui sont là depuis quoi, au moins 10 ans.
Eh bien oui, les problèmes budgétaires de l’oncle Sam, ils ne datent pas d’hier. Ils ont commencé avec les attentats du 11 septembre 2001, soit il y a environ une bonne décennie.
Les guerres ont coûté très cher à l’Amérique et les réductions d’impôts massives octroyées par l’administration Bush ont considérablement déstabilisé les finances publiques américaines définitivement enfoncées par la crise de 2007 et la nécessité de relancer une machine complètement grippée.
Wall Street avait fini en nette hausse une séance écourtée par les fêtes de Thanksgiving aux États- Unis vendredi, encouragée par les achats frénétiques des consommateurs américains lors du "Black Friday" : le Dow Jones avait pris 1,35 % à 13 009,68 points, et le Nasdaq 1,38 % à 2 966,85 points.
Après les festivités de Thanksgiving, les nouvelles macroéconomiques et politiques revenaient au centre de l'attention des courtiers lundi "alors que les dirigeants américains et européens se réunissent pour discuter de leurs problèmes fiscaux respectifs", a souligné Karee Venema, de Schaeffer's Investment Research.
Aux États-Unis, les élus du Congrès américain revenaient à Washington pour négocier avec Barack Obama un accord sur le déficit, afin d'éviter un "mur budgétaire", à savoir un ensemble de coupes automatiques des dépenses et des budgets des ministères, et une hausse d'impôts pour tous les ménages, même les plus modestes.
L'approche de cette menace budgétaire risquant de faire replonger l'économie américaine en récession en l'absence d'accord avant la fin de l'année, les opérateurs deviennent "de plus en plus mal à l'aise", ont indiqué les experts de Charles Schwab.
On nous explique que tout va de mieux en mieux, et que même grâce aux gaz de schiste les USA sont en train de se réindustrialiser. Sauf que le nombre de bénéficiaires des "food stamps", les fameuses soupes populaires modernes sans file d’attente, continue d’augmenter et se rapproche dangereusement des 50 millions. Vous imaginez !! 50 millions de personnes à la soupe populaire dans la nation la plus riche du monde qui est en train de se réindustrialiser. Heureusement que Sandy est passée par là.
D’ailleurs, à propos de Sandy (la tempête) qui est passée sur New York, l’un de nos lecteurs, le camarade Bourgeois, me faisait remarquer avec plein de bon sens que notre fameuse Sandy était arrivée quelque chose comme le 29 octobre Mais que cela expliquait l’augmentation du chômage pour les 29 premiers jours. Je dois avouer que sa remarque m’a fait beaucoup rigoler car j’étais passé à côté !!
Désormais, enchaînons sur le dossier espagnol. J’adore l’Espagne, c’est un superbe pays. J’aime cette langue et cette culture. Hélas, ils ne sont pas en grande forme nos copains espagnols. Enfin eux si ça va, c’est leurs banques qui ne vont pas. Du coup, comme il faut sauver les banques, il faut que le peuple paie. Comme les Espagnols n’ont plus assez de sous, on vient taper chez les voisins, c’est- à-dire nous, les Européens, enfin ceux à qui il reste encore un peu d’argent mais plus pour longtemps rassurez-vous.
Mais naïvement j’attendais que l’Espagne demande officiellement de l’aide. Mais pour le moment je n’ai pas entendu de demande officielle d’aide de la part du gouvernement de Madrid. Or là, on va leur faire un chèque de 37 milliards. Pourquoi pas. On n’est plus à ça près. Mais d’où vont venir les fonds ? Normalement du MES mais il fallait une demande d’aide officielle.
Je me demande donc si, encore une fois, on n’est pas dans l’effet d’annonce pur, et si ce n’est pas le cas, cela signifie que le MES va directement recapitaliser les banques ibériques sans que Madrid n’intervienne dans ce processus ? En tout cas, ce n’est pas clair du tout.
De surcroît, tout le monde sait bien que le secteur bancaire espagnol est à la dérive et qu’il a besoin sans doute de plusieurs centaines de milliards d’euros.
Encore une fois, trop peu et trop tard.
« Les banques espagnoles vont recevoir une première aide financière de 37 milliards d'euros de la part de la zone euro, un montant qui servira aux établissements nationalisés, a annoncé lundi le ministre espagnol des Finances Luis De Guindos.
"L'injection de fonds dans les quatre banques nationalisées sera de 37 milliards d'euros", a affirmé M. De Guindos à son arrivée à une réunion avec ses homologues de la zone euro, à Bruxelles.
Cette mesure va notamment concerner Bankia, la quatrième banque espagnole par les actifs, dont le sauvetage public de plus de 20 milliards a accéléré une aide européenne au secteur. Les trois autres banques concernées sont CatalunyaCaixa, Novagalicia et Banco de Valencia.
L'annonce du sauvetage historique de Bankia en mai avait précipité l'octroi en juin, par la zone euro, d'une ligne de crédit de 100 milliards pour l'ensemble du secteur bancaire espagnol.
"M. De Guindos a précisé lundi que le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia, présentera mercredi "le plan de restructuration" des quatre banques nationalisées. Ce plan détaillera le montant exact des capitaux qui seront injectés dans chacune d'entre elles, ainsi que les conditions qui accompagneront cette recapitalisation, qui seront formalisées dans le mémorandum d'accord entre Madrid et Bruxelles".
"La zone euro table sur un versement de l'aide pour le secteur bancaire espagnol, via le Mécanisme européen de stabilité (MES), "début décembre", avait récemment indiqué le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker." Tiens, finalement Juncker nous dit que les fonds seraient versés en décembre ou pas, ou plus tard.
Bref, la Grèce, l’Espagne ; l’Italie avec bientôt de nouvelles élections, l’austérité en Europe, la crise économique, la falaise fiscale aux États-Unis, la récession mondiale et un monceau de dettes accumulé partout dans le monde.
Bref, rien de nouveau. Ce sont les indémodables de la crise. Vous les retrouverez en 2013, puis en 2014, puis en 2015 jusqu’à ce que tout cela s’effondre dans un immense fracas international.
Car ne vous méprenez pas : la situation de l’économie mondiale est inextricable. Elle est sans bonne solution, et il n’y aura pas de happy end. La seule question c’est jusqu’à quand tiendra cette grande illusion.