Souvenez-vous. C'était il y a presque cinq ans. Autant dire que c'était il y a un siècle, une éternité. Le 15 septembre 2008, la banque d'investissement Lehman Brothers fait faillite. Son action à la Bourse de New York ne vaut plus que 13 cents, contre près de 86 dollars un an plus tôt.
L'effondrement des marchés financiers qui s'ensuit emporte dans la tourmente un peu tout, dont en particulier les banques et les assureurs, par leurs actionnariats croisés. Très vite, le premier asssureur mondial, AIG, envoie un SOS : il lui manque près de 200 milliards de dollars là, tout de suite, pour continuer à pouvoir faire son métier. AIG n'est pas n'importe quel assureur. S'il n'est que peu connu du grand public, c'est en revanche un des poids lours de la réassurance. La moitié des avions et des cargos du monde sont assurés directement ou indirectement par AIG. Sa faillite signifierait l'arrêt brutal du commerce international, et une autre crise, totalement inédite.
Cette histoire touche à sa fin, car AIG est manifestement sauvé. Nationalisé en catastrophe par le gouvernement américain, AIG appartient fin 2008 à 92 % au contribuable. Or, hier, le Trésor américain a mis sur le marché près de 30 % du capital de l'assureur. C'est la cinquième fois depuis sa prise de contrôle de l'assureur, mais c'est surtout le passage de la majorité de contrôle, 53 %, à 23 % qui n'est même pas la minorité de blocage. L'ordre de vente prévoit même la vente de titre de quelques milliards de titres supplémentaires permettant au Trésor américain de passer sous la barre des 15 %.