Depuis le début de l’année, et alors qu’on s’attendait à une remontée des taux de crédit suite à la dégradation de la note de la France par l’agence Standard and Poor's, ceux-ci n’ont cessé de baisser, passant de 4,30 % sur 20 ans en moyenne en janvier à 4 % en mai.
Il faut dire que les banques, anticipant - comme l’ensemble des professionnels du secteur immobilier - une baisse du nombre de transactions de 15 à 20 % en 2012, mènent depuis 3 mois une politique de taux particulièrement offensive : en mars, pour la 1ère fois depuis mi-2010, aucune banque n’a relevé ses taux ; en avril 100 % des banques ont baissé leurs taux sur les durées de moins de 20 ans ; et en mai elles sont encore 75 % à avoir procédé à des baisses de taux. Ainsi, la plupart proposent aujourd’hui des taux très avantageux (entre 3,70 et 4 % sur 20 ans) tout en conservant des marges convenables grâce à la baisse du taux de l’OAT 10 ans – taux des emprunts d’Etat, inférieur à 3 % depuis 2 mois – et aux bonnes conditions de refinancement dont elles bénéficient, notamment auprès de la Banque centrale européenne.
Reste que, compte tenu du contexte économique et des contraintes financières qui pèsent sur elles, les banques sont, depuis la fin de l’année 2011, plus sélectives et plus prudentes dans le choix des emprunteurs qu’elles financent. Bulletins de paie, relevés de compte, situation professionnelle, taux d’endettement… les dossiers sont passés au crible et il est vrai que certains emprunteurs doivent frapper à plusieurs portes avant de trouver une banque acceptant de les financer.
Le profil idéal : couple en CDI avec 20 % d’apport personnel et des revenus confortables leur permettant d’emprunter sur 20 ans maximum. Si ces emprunteurs sont accueillis à bras ouverts avec même des possibilités de négocier encore le taux de leur crédit à la baisse, certaines banques financent encore des dossiers sans apport sur des durées de 30 ans... Ceux qui veulent devenir propriétaire - il est vrai qu’ils sont actuellement plus hésitants – ont donc encore les moyens de le faire. D’autant que, ne l’oublions pas : le crédit immobilier demeure une priorité pour les banques et l’un des premiers vecteurs de conquête de nouveaux clients. Ainsi, les taux devraient rester bas au moins jusqu’en septembre.