Après cinq années de dégringolade, les établissements de crédit ont bon espoir que le rebond qu'ils entrevoient depuis quelques temps perdure. A moins qu'il ne soit tué dans l'oeuf par de nouvelles mesures de l'Autorité de contrôle et de régulation (ACPR).
Une augmentation fragile des crédits conso
Réunion au goût d'espoir pour les établissements de financement spécialisés, réunis au sein de l'Association des sociétés financières (ASF). Ils seront attablés vendredi à Paris en assemblée générale autour de l'ACPR. Le « crédit conso » forme une bonne partie des troupes, et après cinq années particulièrement difficiles, autant dans la production que dans sa restructuration, la parole officielle est attendue par impatience.
Jusqu'à présent, « la production annuelle de nouveaux crédits a diminué de 22 % par rapport au point haut de 2008. C'est le résultat d'années de crise économique, mais aussi d'une tachycardie législative et réglementaire permanente, puisque nous avons connu 11 lois en dix ans », explique aux Echos Philippe Dumont, président de l'ASF. A cette heure, « la production est redevenue positive, mais à un niveau très bas. Tangible, cette tendance reste néanmoins fragile ». Comme un avertissement, ces paroles trahissent aussi l'inquiétude de l'ASF quant à l'apparition de mesures qui viendraient de nouveau inverser la courbe.
Une évolution de la consommation de crédit
Le crédit renouvelable, le fameux « revolving », longtemps produit vedette des établissements de crédit, a été rattrapé par les critiques et « ne représente plus que 24 % des encours, contre 31 % avant la loi Lagarde. » et pourrait « sans doute diminuer jusqu'à 15 à 20 %. » Accusé d'être un élément déterminant dans le surendettement des ménages, il a dû être revu de fond en comble et « recentré sur des usages dont il n'aurait pas dû s'écarter : le financement d'achats de petits montants sur des durées courtes, et la gestion de la trésorerie. »
Parallèlement, la formule de location avec option d'achat a séduit des ménages de plus en plus nombreux ces derniers mois. En un an, ce mode de consommation a connu une augmentation de quasiment 19 %.