Le nombre de créations d’entreprises est stable en 2012, mais cela ne suffit pas

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Par Guillaume Cairou Modifié le 15 janvier 2013 à 6h07

Les chiffres de la création d'entreprises montrent que ce n'est qu'en libérant le potentiel entrepreneurial de la France que nous réussirons à renouer avec la croissance. La seule arme anticrise, c'est la création d'entreprise.

Je salue le fait que les Français continuent de créer des entreprises. Mais ces chiffres cachent une vérité qu'il ne faudrait pas camoufler : si près de 550.000 entreprises ont effectivement été créées en France en 2012, un peu plus de la moitié de ces créations ne sont le fait que des auto-entrepreneurs. Cela montre une nouvelle fois le formidable engouement des Français pour le régime de l'auto-entrepreneur mis en place le 1er janvier 2009.

Ensuite, ces chiffres révèlent que le seuil de vigilance est atteint. En effet, le mois de décembre a connu le niveau le plus faible de création d'autoentreprises, depuis l'instauration du régime. Cela constitue un avertissement. En annonçant l'amoindrissement des avantages, notamment fiscaux, de ce régime, le Gouvernement a fait reculer la dynamique entrepreneuriale pourtant initiée depuis près de 4 ans.

Par ailleurs, si plus des 3/4 des entreprises françaises ont entre 1 et 3 salariés c'est aussi et avant tout parce que le dynamisme entrepreneurial en France est encore majoritairement le fait de salariés précarisés : les chômeurs, quinquas et femmes ayant choisi d'élever leurs enfants la création d'entreprise se révèle souvent la solution pour retrouver un emploi qui correspond à leurs exigences en termes de condition de travail et de salaire.

Les Français sont tous des entrepreneurs en puissance, à condition de leur en donner les moyens. Les Français manquent de confiance en l'avenir et face à leurs difficultés financières actuelles. Nous appelons donc au nom du Club des entrepreneurs à une mutation urgente visant à favoriser l'émergence de nouvelles formes entrepreneuriales.

Le législateur doit se mettre au service des créateurs d'entreprises. C'est à ce seul prix que nous renouerons avec le chemin de la croissance. Les entrepreneurs du XXIème siècle n'attendent qu'une chose : disposer d'un large éventail de formes juridiques pour créer leur emploi en toute simplicité : l'auto-entrepreneur en fut une, le portage salarial est celle de demain. En effet, créer son entreprise progressivement et en limitant les risques, c’est, entre autres, ce que permet le portage salarial. Entre indépendance et salariat, ce dispositif instaure une relation triangulaire contractuelle entre le salarié porté, son client et la société de portage. Celle-ci rémunère le consultant porté et gère la facturation et le recouvrement de son client, tout en le mettant en relation avec des clients et des experts ce qui permet l'échange

Afin de garantir la sérénité dans nos entreprises et de donner aux entrepreneurs les moyens de leur développement au service de notre économie, le gouvernement et la représentation nationale doivent apporter des réponses durables aux difficultés structurelles auxquelles nous sommes confrontés. A leurs côtés il faut fonder un new deal social et entrepreneurial.

Les derniers budgets ont crée un climat asphyxiant pour nos entrepreneurs et ont empêche la naissance de champions nationaux. Dès lors, comment ne pas y voir une des raisons du fait que Facebook et Google ne soient pas nés en France. Nous attendons-nous sérieusement à voir naitre les champions de l’économie mondiale de demain dans notre pays avec une taxation des plus-values à 60 % ? Avec la quasi-suppression des auto-entrepreneurs ? Avec une hausse généralisée des charges, des impôts, des cotisations, des taxes, des emplois publics alors que notre modèle est à réformer ? Avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires alors qu’il faut redresser notre pays ? Avec de la dépense publique alors que nous sommes surendettés ?

Notre pays dispose d'atouts majeurs et uniques au monde : la vigueur de sa démographie, la productivité d'une partie de sa main-d'oeuvre, l'abondance de l'épargne, la qualité de ses infrastructures, l'excellence de certains pôles publics et privés en situation de leadership mondial, un patrimoine, une culture et un mode de vie. Valorisons-les !

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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