Près d'un Français sur trois serait prêt à créer sa propre entreprise mais estime ne pas avoir accès à la formation adéquate pour se lancer.
L'entrepreneuriat est aujourd'hui considéré comme un levier déterminant permettant de favoriser la croissance économique, développer l'innovation et absorber le chômage. Pourtant, en 2013, le nombre de créations d'entreprises en France a baissé de 2,1%.
Amway, première entreprise mondiale de vente directe, a fait appel à l'institut allemand d'études de marché GfK pour réaliser une étude internationale afin de comprendre les mécanismes et les freins à la création d'entreprise. Cette étude a en particulier mesuré l'attitude des Français vis-à-vis de l'entrepreneuriat et leur perception de l'environnement entrepreneurial en termes d'éducation et de formation.
En voici les grands apprentissages :
Des résultats mondiaux contrastés selon les pays qui révèlent que 77% des Français ont une image positive de l'entrepreneuriat. Cependant les mêmes Français estiment ne pas avoir la formation et l'apprentissage nécessaires pour entreprendre, ce qui constitue, pour 41% d'entre eux, un obstacle majeur à leur projet de création d'entreprise.
La perception positive de l'entrepreneuriat en France progresse et fait mieux que l'Allemagne
L'étude Amway montre que si les Français sont favorables à l'entrepreneuriat (77% des sondés en ont une image positive), le grand gagnant est la Suède, avec 94% d'opinions positives. A contrario, un des pays dont le taux est le plus bas est l'Allemagne (56%). En France ce sont les chômeurs qui ont le plus faible pourcentage d'appréciation positive de l'entrepreneuriat, avec 27% seulement d'opinions favorables. En France, on note une augmentation de 5% cette année d'opinions favorables à l'entrepreneuriat.
Créer une entreprise avant tout pour ne plus avoir de patron, loin devant un complément de revenu
Quels que soient leur sexe, leurs revenus, la typologie de leur foyer et leur activité, les Français sont favorables à l'esprit d'entreprise, et à la question « Quels seraient les facteurs qui vous inciteraient à envisager de créer votre propre entreprise ? », on trouve en première position l'indépendance vis-à-vis de l'employeur et le fait d'être son propre patron (47%), puis l'accomplissement de ses propres projets (39%) et enfin le fait de compléter ses revenus (11%). Pourtant, seuls 30% des Français s'imaginent passer à l'acte et créer leur propre entreprise, contre 42% au niveau mondial. Les chômeurs sont les moins enclins à se lancer dans la création d'entreprise (24%).
Un réel décalage entre la perception positive de l'entrepreneuriat en France et le potentiel de personnes prêtes à se lancer dans la création de leur propre entreprise
Une nécessité, l'éducation et l'accès à la formation à l'entrepreneuriat, même au lycée.
C'est un fait, 70% des français pensent que l'esprit d'entreprise s'apprend, contre 25% qui estiment que c'est un sens inné. Le pourcentage est encore plus fort chez les jeunes, qui sont 77% à adhérer à cette idée.
L'accès à la formation constitue donc pour les sondés une condition essentielle pour se préparer à créer leur propre entreprise, ils estiment que l'entrepreneuriat peut être enseigné et appris.
Pour 47% d'entre eux, il est nécessaire avant de se lancer d'avoir une formation au commerce (gestion, comptabilité, utilisation de logiciels et marketing), puis 34% pensent que des formations en management et gestion d'équipe (prise de décision, relation client et motivation du personnel) sont déterminantes pour la création d'entreprise. Ils sont en outre 29% à trouver nécessaire une formation à l'innovation (créativité et solutions de gestion des problèmes).
Il est intéressant de noter que les personnes diplômées de l'université sont plus enclines à 60% à penser que les compétences basiques de création d'entreprise sont cruciales pour créer leur propre entreprise, contre 40% des non diplômés. Pourtant, force est de constater que seuls 14% des sondés ont déjà participé à une activité de formation à l'entrepreneuriat, et chez les plus de 50 ans, ils ne sont que 10%. A titre de comparaison, en Europe, ils sont 21% à avoir déjà eu accès à une formation, et même 35% en Suède.
Créer son entreprise s'apprend d'après les Français, mais comment d'après eux?
D'après les Français, les programmes d'enseignement devraient être dispensés par les instances suivantes :
• programmes de création d'entreprise des associations, Chambres de Commerce et programmes gouvernementaux à 42%
• écoles et lycées (36%)
• universités et enseignement secondaire (32%)
• programmes de création d'entreprise proposés par des entreprises privées
Les détenteurs d'un diplôme universitaire pensent à 51% que ces formations doivent être dispensées, non par les universités mais par le biais d'associations, chambres de commerces et programmes gouvernementaux. Seuls les habitants d'Ile-de-France estiment que c'est dans le cadre des universités que ces formations devraient se dérouler.
De plus, 41% des sondés estiment que les offres d'enseignement à l'entrepreneuriat qui existent en France sont insuffisantes.
Enfin, à la question « Pensez-vous que la société française est positive ou négative à l'égard de l'entrepreneuriat », les avis sont très mitigés : 46% des sondés français estiment que la société y est favorable, contre aussi 46% qui estiment l'environnement politique, médiatique et leur entourage non favorable à la création d'entreprise.
En conclusion :
La France dispose d'un véritable potentiel d'entrepreneurs mais encore insuffisamment exploité. L'accès à la formation même très tôt est le meilleur moyen d'encourager l'entrepreneuriat en France. Pourtant, les possibilités de formation à l'entrepreneuriat ne manquent pas ... Il suffit de les connaître !
Zoom 1: les hommes et les femmes ont la même perception favorable pour l'esprit d'entreprise, avec respectivement 75% et 78% d'opinion positive. Ils sont aussi d'accord pour dire qu'il manque aux Français qui souhaitent se lancer dans un projet d'entreprise une formation de base aux mécanismes de la comptabilité et du marketing. Par contre au niveau du passage à l'acte, ils sont seulement 43% d'hommes et 28% de femmes à s'imaginer créer leur propre entreprise. Les hommes sont 19% à avoir déjà participé à une formation à l'entrepreneuriat, contre seulement 10% des femmes interrogées. « Cette absence de disparité entre les hommes et les femmes dans la perception de l'entrepreneuriat est étonnante quand on sait que seules 2% des femmes se déclarent entrepreneurs en France, un des taux les plus bas en Europe» note Frédéric Iselin.
Zoom 2 : les jeunes et la génération Y (moins de 35 ans), un potentiel de créateurs d'entreprises dont l'argent en France n'est pas la motivation. Plus on est jeune, meilleure est la perception que l'on a de l'esprit d'entreprise : les – de 35 ans y sont favorables à 85%, alors que cette perception baisse à 77% chez les 35-49 ans et 72% pour les plus de 50 ans. Ils sont près d'1 sur 2 à s'imaginer créer leur entreprise. Fait étonnant, alors que 73% des jeunes suédois envisagent la création d'entreprise comme un moyen de compléter leurs revenus, seuls 13% des jeunes français partagent cette opinion. L'apprentissage pour eux n'est envisageable qu'à travers des formations de comptabilité et des notions basiques de création d'entreprise, seuls
10% d'entre eux, malgré leur jeunesse, envisagent les programmes de mentoring comme une voie efficace pour se lancer dans un projet.
Etude AMWAY réalisée par GfK dans 38 pays auprès de 43.902 personnes