Le flash crash boursier : le risque à haute fréquence !

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Par Jean-Luc Ginder Publié le 25 janvier 2017 à 14h45
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cc/pixabay - © Economie Matin
40%40 % des actions boursières en France sont réalisées par des algorithmes.

En France, et dans toutes les bourses mondiales, la digitalisation a pris la main maîtrise des marchés financiers et défie le genre humain. Une nouvelle bulle boursière apparaît.

La bourse de Paris se situe hors de France, dans la banlieue de Londres à Basildon. Elle a l’allure d’un hangar hautement sécurisé. Vous n’y trouverez pas les traders attendus mais de puissants ordinateurs qui ont pour mission de jongler avec vos avoirs financiers. Les hommes ont été remplacés par des programmes informatiques capables de vendre et d’acheter des actions. Cela représente 70% des actions boursières aux USA et 40% en France. Les compétences commerciales ne riment plus avec talent mais ont été remplacées par la vitesse. Les machines savent trouver le rythme optimal et deviennent maîtres du temps.

L’effet produit est que depuis 2010 on constate que les bourses sont truquées. Le trading à haute fréquence accélère mécaniquement les achats et les ventes en bourse et faisant s’envoler les cours sans justification. Les bourses sont déréglées et ne sont plus en lien avec la réalité du marché. Le marché financier se trouve déconnecté de la valeur réelle des entreprises actrices de l’économie. La notion de risque se profile.

Nous avons besoin, nous particuliers, nous entreprises, d’une économie financée par les marchés financiers, les bourses. Sous couvert d’optimisation du marché financier, les acteurs financiers ont élaboré l’idée d’une course à l’argent et inventé l’ultra rapidité des échanges de valeurs. Ce scénario n’a plus besoin de l’analyse ou du flair du trader. Les robots traders assure la réussite de ce système par leur capacité à créer des algorithmes. Les formules arithmétiques de trading permettent de réaliser en un temps record les transactions en fonction des demandes du marché financier. L’algorithme comparé à l’homme est beaucoup plus rapide et possède une importante capacité d’intégration du contexte du marché.

La conséquence attendue est la perte de contact avec la réalité de l’économie. Les investisseurs ne savent plus ce qu’ils achètent ou vendent mais décident selon des phénomènes statistiques.

De nos jours sur l’ensemble du marché financier les algorithmes légaux ou non se comptent par dizaines de milliers.

L’observation de ce phénomène nous amène à l’idée que le marché financier est truqué d’un point de vue économique et financier.

Les ordinateurs ultra puissants achetant des actions en millièmes de secondes et en annulant ces dernières en millièmes de secondes créent une action de bourrage au niveau des bourses en fabriquant à haute fréquence de faux ordres de bourses ( 90% du marché). En créant ce type de confusion les robots (logarithmes traders) mettent en danger l’ensemble des marchés financiers mondiaux en induisant une situation mathématique de crash boursier bien réel. Le premier crash, conséquence de ce bouleversement électronique a eu lieu le 6 mai 2010. Un flash crash de 5 minutes qui fut le plus important et le plus rapide dans l’histoire de la bourse mondiale. Les cours ont plongé en quelques secondes de 1000 milliards de dollars (trois fois le budget de la France) avant de remonter après arrêt des transactions. Tempête de 5 minutes sur tous les marchés. La cause a été, selon le rapport du gendarme du marché, l’algorithme d’un important gérant de fond. Ce fut le premier flash crash boursier.

La complexité et la rapidité des algorithmes ne permettent plus au cerveau humain de comprendre les marchés financiers et par dérive les mouvements de bourse. Ces super calculateurs deviennent des monstres créés par des mathématiciens et nous ne sommes plus en mesure de savoir gérer les défaillances potentielles des machines. Le trading haute fréquence est devenu incontrôlable et à fort risque

Il va falloir poser la question de la confiance dans la bourse, dans les marchés financiers dans l’argent, dans l’économie car les outils des régulateurs des marchés sont déjà dépassés et ne pourront pas contrôler les marchés.

La France et les autres pays doivent de toute urgence reprendre le contrôle des marchés financiers et de sa bourse expatriée afin de nous protéger d’une crise boursière imminente. L’autorité française des marchés financiers en a-t-elle le pouvoir ? Nous constatons déjà des décalages anormaux sur une grande quantité des titres échangés car les algorithmes ont la capacité de s’adapter. cela rend la protection quasi impossible.

Pour sauver l’économie, il faut réformer le marché financier et reprendre le contrôle sur la bourse. La protection existe et est applicable. Elle consiste à appliquer une taxe sur les messages financiers rendant ainsi non rentable le trading haute fréquence en France. Ce sont les banques qui réalisent en 2 minutes 21 millions de transactions qui s’opposeront.

Le modèle économique proposé par ce nouveau mode de trading haute fréquence remet en question notre confiance à l’égard de l’économie réelle et nous place en situation de haut risque.

Un flash crash d’une journée sera la fin du système financier que nous connaissons.

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Jean-Luc Ginder est économiste et essayiste spécialiste de la macro économie ainsi que de l'économie de l'Energie. Il est l'auteur du livre « Phobiamanagement » mettant en avant les effets de la peur en économie et du livre « Réflexions Economiques » (Éditions Corps et Ame, février 2018).

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