Les non-vaccinés bientôt confinés ? Les Français sont pour

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 18 novembre 2021 à 9h06
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@shutter - © Economie Matin
3,7%Le taux de positivité des tests de dépistage de la Covid-19 était de 3,7% le 17 novembre 2021.

La cinquième vague pandémique de la Covid-19 avance : le 17 novembre 2021, Santé publique France fait état de 20.294 nouveaux cas en 24 heures, plus que la veille et, surtout, au-dessus du seuil symbolique des 20.000. Désormais, la question de possibles nouvelles restrictions se pose, même si le gouvernement n’a rien annoncé.

Pour certains, il ne serait pas inutile de confiner juste une partie de la population, en l’occurrence les Français qui ont décidé de ne pas se faire vacciner.

Un non-vacciné sur quatre est favorable à son propre confinement

Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’Express et SFR, la question d’un confinement des personnes non-vaccinées, option choisie par le gouvernement autrichien face à la 5e vague de Covid-19, ne provoque pas de rejet total de la part des Français. Au contraire : selon ce sondage, 26% des non-vaccinés eux-mêmes y sont favorables, contre 74% qui sont contre. Or, c’est la population la plus opposée à ce principe.

Inversement, et sans surprise, les vaccinés sont favorables au confinement des non-vaccinés à 66%. Les sympathisants du Président, eux, sont même 73% à se déclarer favorables à un confinement ciblé sur les personnes n’ayant pas la protection du vaccin.

Néanmoins, la possibilité d’un confinement ne semble pas inquiéter plus que ça : 11% des Français estiment que quelle que soit la situation, le gouvernement n’optera pas pour un confinement, environ la moitié des Français juge cette option possible mais peu probable. On notera que les non-vaccinés sont plus inquiets : 49% anticipent un reconfinement, contre 36% des vaccinés.

Le confinement des non-vaccinés ? Une mesure improbable en France

Alors que l’Autriche a opté pour le confinement ciblé des personnes n’ayant pas le vaccin, la mesure risque d’être difficile à mettre en place en France. Selon le site Actu.fr, qui a interrogé le professeur en droit public Jean-Philippe Derosier, le gouvernement devrait répondre à plusieurs problématiques.

Pour commencer, cibler une population sur la base d’un choix personnel, la vaccination contre la Covid-19 n’étant pas obligatoire, revient à discriminer, ce que le loi ne permet pas. De plus, « le confinement a vocation non pas à nous protéger individuellement, mais collectivement, en limitant la circulation du virus », souligne-t-il à Actu.fr. Or, ce ne serait pas le cas si le confinement est ciblé.

Mais le problème principal auquel ferait face le gouvernement est celui de la possibilité même de confiner : elle nécessite l’État d’urgence sanitaire, alors que la France est en État de crise sanitaire depuis juin 2021. Il faudrait que le gouvernement fasse voter une nouvelle loi réinstaurant l’État d’urgence sanitaire, ce qui risque de créer des tensions au Parlement.

Quelles mesures pour lutter contre le virus en France ?

Avant un confinement total ou ciblé de la population, le gouvernement va donc sans aucun doute opter pour des mesures temporaires et plus légères.

En premier lieu, le Pass sanitaire, qui pourrait même évoluer en Pass vaccinal (et donc n’être valable qu’en cas de vaccination complète et non seulement avec un test négatif), va redevenir central dans la stratégie sanitaire.

Le port du masque à l’intérieur, voire à l’extérieur (comme l’ont déjà fait certaines communes) pourrait également aider. Tout comme le retour du télétravail obligatoire, un couvre-feu (qui n’est pas un confinement), une limitation voire une fermeture de certains lieux accueillant du public ou encore un contrôle des frontières.

La vaccination obligatoire des enfants voire des adultes pourrait aussi être décidée, mais cette mesure risque d’être très mal perçue par la population alors que le gouvernement a toujours déclaré que la vaccination ne serait pas une obligation. De plus, si la vaccination aide, elle n’a pas d’impact immédiat sur la circulation du virus puisqu’il faut un délai de trois semaines minimum entre les deux doses.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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