La crise sanitaire a fortement impacté le secteur pétrolier, effondrement des marges des raffineurs, offre et demande déséquilibrées mais aussi fermetures à envisager, le secteur est bouleversé par le séisme du Covid-19.
Des marges en chute libre
La crise sanitaire a chamboulé le secteur pétrolier. Ainsi, les marges des raffineurs sont passées pour la première fois sous la barre de zéro. Les analystes de Barclays ont étudié les chiffres du troisième trimestre de certains raffineurs et estiment qu'aussi « loin que nous nous souvenions, c'est la première fois que la marge de référence du raffinage tombe en dessous de zéro ».
La raffinerie française Total a annoncé qu'au troisième trimestre de 2020, chaque tonne de carburant produite par ses raffineries lui faisait perdre 2,70 dollars. Une situation qui impacte l'ensemble des acteurs du secteur. Les marges sont passées sous la barre du zéro en mai pour la première fois.Après une légère remontée en juillet, le cours s'est une nouvelle fois effondré en septembre avant de progressivement repasser au-dessus de zéro.
Des fermetures de raffineries à prévoir
Face à ce déséquilibre des fermetures envisagées devraient se confirmer. Par exemple, Shell prévoyait avant la crise sanitaire de fermer la moitié de ses vingt raffineries. L'implantation de nouvelles raffineries en Afrique et dans le Moyen-Orient devrait déstabiliser un peu plus la situation des raffineries occidentales. Ainsi, des fermetures de sites sont prévues en Espagne, en Finlande, au Japon mais aussi aux Etats-Unis.
Les raffineries disposant de plateformes intégrées comme au Havre et à Anvers devraient passer au travers de ces vagues de fermetures. En effet, ce type de raffineries situées le plus souvent dans de grands ports, intègre des usines pétrochimiques, ce qui permet de réduire les frais, tels que ceux d'énergie ou de logistique.