France, pays d’égalité face aux études ?

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Par Estelle Yven Publié le 3 mai 2013 à 12h54

Comme chaque année depuis 2009, le site Admission Post-Bac, créé par le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, permet aux jeunes lycéens en classe de terminale d'effectuer leurs vœux pour leurs études après le baccalauréat. Mais sont-ils réellement libres de leurs choix ?

La situation financière des familles élimine malheureusement dans certains cas des opportunités aux élèves désireux d'intégrer une grande école privé. Dans l'enseignement supérieur, un établissement privé reçoit en moyenne 1434 euros par étudiant. Pour une famille composée de deux parents touchant tous deux le salaire moyen français, ces 1434 euros représentent 3,7% de leur revenu. Mais le problème se trouve ailleurs.

En ayant un seul enfant à charge, et des parents gagnant chacun un salaire compris entre le SMIC et le salaire moyen français, la situation est toute autre. Si leur enfant, actuellement en Terminale ES n'est pas boursier et souhaite intégrer une école de commerce, un problème se pose. Avec le coût d'une année d'études qui avoisine les 8000€, ceci n'est pas envisageable sans prêt bancaire. Cet exemple, reflète bien ce à quoi de nombreux lycéens issus des classes moyennes sont confrontés. En effet, il existe un réel stade intermédiaire entre le stade de boursier (37,5% des étudiants) et le stade financier permettant l'accès aux grandes écoles.

Est ce que les gouvernements qui se sont succédés jusqu'ici n'auraient pas en aidant les plus démunis, oublié les classes moyennes ? Cette question mérite réflexion.

Ces mêmes élèves sont de plus, confrontés aux frais de dossier et de concours qui s'avèrent souvent être élevés. Ce sujet n'est pas spécifique aux élèves de la filière ES, les élèves scientifiques y sont aussi confrontés. Un simple concours pour des écoles d'ingénieurs peut s'élever à plus de 100€. Tout en sachant, qu'un lycéen effectue rarement un seul choix.

Il est vrai qu'en France, nous avons déjà quelque chose de remarquable mis en place : les boursiers voient leurs frais de dossier la plupart du temps réduits. Mais pourquoi s'arrêter là ? Ne pouvons-nous pas essayer de trouver une solution qui permettrait d'élargir ce système aux classes moyennes ?

La plupart des terminales ES se retrouvant dans cette situation choisit alors de rejoindre la fac dans le but d'effectuer un parcours licence-master se rapprochant de l'enseignement donné en école. La question n'est pas de savoir qui de l'école de commerce ou de la fac délivre le meilleur enseignement. Dans les deux cas, le travail mènera à la réussite. Le problème est plutôt "Pourquoi certains ont le choix de leurs études et d'autres non?".

Les grandes écoles peuvent se dire et elles auront raison : "Quand nous recevons les dossiers, aucune distinction qui pourrait défavoriser les moins aisés n'est faite." Le problème majeure est que ces dossiers reçus sont envoyés de la part de personnes qui ont eu initialement les moyens de débourser l'argent nécessaire aux frais de dossier et qui ne l'ont fait que parce qu'elles savent qu'elles pourront payer les frais de scolarité. Il y a donc bien une sélection qui s'effectue automatiquement.

Autre sujet, quand on réfléchit aux quotas d'élèves boursiers dans les grandes écoles, idée que je ne critiquerai pas ni ne prônerai, une fois encore l'état est focalisé sur une seule classe sociale.

On ne peut donc pas dire que les lycéens soient exclus par manque de moyens financiers car la solution de la fac s'offre dans la plupart des cas. Cependant, il me paraît important de prendre en compte le sentiment d'injustice qui peut habiter certains de ceux-ci qui voient autour d'eux des élèves avec des résultats inférieurs aux leurs prétendre à des études plus prestigieuses.

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Étudiante en IUT Génie Électrique et Informatique Industrielle. Élue étudiante à l'Université de Rouen et au CROUS de Rouen. Passionnée de politique, de vie économique et par tous les moyens permettant de nouvelles découvertes, de nouveaux apprentissages.

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