Le 15 janvier 2015 la banque nationale suisse créait la surprise en abandonnant le plafond du taux de change entre Franc suisse et Euro ce qui a fait s'envoler le Franc suisse qui a rapidement gagné près de 20 % pour atteindre la parité avec l'Euro. Cette envolée a un coût pour les collectivités françaises : plusieurs centaines de millions d'euros. Pourquoi ? Car une partie de leurs dettes était en francs suisses.
Pour Christian Eckert le coût pourrait atteindre le milliard
Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, était au Sénat ce jeudi 29 janvier 2015 pour une séance de questions au gouvernement. Forcément, le coût de la crise suisse a été à l'ordre du jour et M. Eckert ne laisse guère d'espoir aux collectivités territoriales.
"Nous sommes en train de quantifier la nouvelle donne" a-t-il déclaré, avant de donner une estimation qui reste toutefois assez optimiste : "Le coût à l'évidence ne sera pas nul et peut atteindre plusieurs centaines (de millions) voire un, je n'espère pas plus, milliard d'euros."
Pourquoi cette estimation est optimiste ? Car selon l'agence de notation française Moody's le coût de l'envolée du Franc suisse pourrait atteindre 3 milliards d'euros si on cumule les dettes en Francs des collectivités territoriales et des hôpitaux.
"Nous allons voir comment les nouvelles règles pourront au mieux connaître une adéquation avec la nouvelle donne" a déclaré le secrétaire d'Etat au Budget devant les sénateurs.
Des emprunts toxiques pour plusieurs milliards d'euros
Le problème avec la hausse du Franc suisse c'est que personne ne semble savoir exactement de quoi il en ressort. Pour le gouvernement la facture sera d'un milliard d'euros, pour Moody's de trois milliards mais d'autres ont des prévisions bien plus noires.
C'est le cas de Christophe Greffet, président de l'Association des acteurs publics contre les emprunts toxiques et vice-président du conseil général de l'Ain. Pour lui, ce ne sont pas moins de 5 milliards d'euros qui ont été empruntés par les acteurs publics en France et qui étaient indexés sur le Franc suisse.
Et selon lui les taux d'intérêts de ces emprunts ont été multipliés par trois dans certains cas. Ce qui fait que la facture finale risque de faire très mal aux emprunteurs. Et ce malgré les 1,5 milliard d'euros que le gouvernement a mis de côté dans un fonds de soutien.