La mise en oeuvre du programme du Front National ne permettrait pas de faire d’économies, pourtant promises par Marine Le Pen. Pire, un quinquennat bleu marine serait source de dépenses faramineuses, estiment les économistes du think-tank Fondation Concorde.
Coût du programme du FN : on est très loin du compte !
145 milliards d’euros : c’est le coût annuel que devrait assumer le budget français si Marine Le Pen était élue, ont calculé les analystes de la Fondation Concorde, un think-tank de droite libérale. Le poste de dépenses le plus important : le passage à la retraite à 60 ans. À elle seule, cette mesure devrait coûter 35 milliards d’euros par an. La création d’une politique agricole française, censée remplacer les aides de la PAC, coûterait quant à elle 9 milliards d’euros par an. Vient ensuite le coût de la création d’un cinquième risque de Sécurité sociale, celui de la dépendance, estimé à 5 milliards d’euros par an. Et pour clôtutrer la liste des grandes dépenses, la compensation aux entreprises et communes françaises de l'absence d'aides européennes coûterait 4 milliards d’euros par an. S’y ajoute une multitude de dépenses moins importantes individuellement, mais qui font grimper la note finale pour arriver à un chiffre de 145 milliards d’euros. On est très loin des 86,5 milliards d’euros de dépenses promis par Marine Le Pen.
Le FN au pouvoir : des conséquences économiques désastreuses
Le déséquilibre budgétaire qui résulterait de ces dépenses importantes contraindrait la France à emprunter encore plus. Pour rappel, la dette publique de la France se chiffre déjà à 2 160,4 milliards d’euros, soit 97,6 % du PIB. En dix ans, cette dette a augmenté de 73 %.
Pour financer ce manque à gagner, Marine Le Pen envisage d’instaurer une contribution de 3% sur les importations, de réduire les contributions à l’Union européenne, de faire des économies sur la Sécurité sociale et de prélever une taxe sur les travailleurs étrangers. En tout, ces mesures devraient rapporter 82 milliards d’euros selon le FN. « Faux ! », lui répond la Fondation Concorde, qui chiffre les flux générés par ces économies à 53 milliards d’euros seulement. Il manquerait donc 92 milliards d’euros pour financer les réformes envisagées, une somme qu’une France sous Marine Le Pen n’aurait pas d’autre choix que d’emprunter.