L'évolution du prix du cuivre est, généralement, considérée comme un bon indicateur des attentes de croissance au niveau mondial. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a tout lieu de s'inquiéter.
Les contrats à terme sur le cuivre sont au plus bas depuis plusieurs semaines avec un test actuellement de l'important support hebdomadaire et mensuel situé à 309.
Un simple graphique permet de bien mettre en lumière la donne sur le marché :
Deux éléments sont vecteurs de baisse pour le cuivre. Le premier est un épiphénomène. Il s'agit des enquêtes massives en cours en Chine dans le secteur des métaux. Plusieurs entreprises ont été visées, ce qui explique en partie la chute de 12% des importations de cuivre en août 2014 par rapport à août 2013.
Mais on aurait tort de penser que la soudaine diligence dont fait preuve Pékin pour assainir ce secteur est, à elle seule, à l'origine de la baisse. Le deuxième élément qu'il faut prendre en compte, c'est la croissance. Les mêmes doutes qui avaient encore cours au début d'année ressurgissent à la faveur de statistiques mitigées en Chine, voire carrément mauvaises en zone euro. Est-ce que l'activité mondiale sera à la hauteur des espérances ?
Tout porte à croire qu'elle restera encore durablement faible, avec un impact évident sur le cours de nombreux métaux, dont le cuivre.
Le ralentissement chinois, qui marque à la fois une fin de cycle économique et une volonté étatique d'aboutir à une croissance plus équilibrée, risque à court et moyen terme de créer une forte pression à la baisse sur les cours du cuivre. N'oublions pas que le principal importateur reste la Chine. N'oublions pas non plus que les investisseurs ont systématiquement, de manière irrationnelle, des attentes exagérées par rapport à la macro chinoise. Tout indique qu'une déception est inévitable, avec un effet direct sur les cours du cuivre.
Il n'est pas encore temps de shorter le métal mais il faudra surveiller une cassure durable des 309 qui ouvrirait alors la voie aux 300 puis aux 290 qui est le point bas annuel. Rien n'indique, que ce soit au regard des fondamentaux ou de l'analyse technique, que le cuivre pourrait aller dans les prochains mois sous ce dernier seuil.