La limitation des privilèges à la SNCF, c'est maintenant ! C'est du moins ce que suggère la Cour des comptes dans son rapport annuel. Les Sages de la rue Cambon pointent du doigt le coût des facilités de circulation mises à disposition du personnel de l'entreprise ferroviaire et de leurs familles…
Ce n'est pas la première fois que la SNCF se fait égratigner par la Cour des comptes.
Cette dernière pointait du doigt en 2010 la rémunération des salariés de l'entreprise et les dépenses liées à la communication en 2013. Dans la série des dépenses somptuaires, cette année, les Sages s'attaquent au système de billets, souvent gratuits, accordés aux employés de la SNCF ainsi qu'à leurs familles. En 2011, ce système a coûté pas moins de 9,7 millions d'euros à la SNCF. Une estimation fausse, d'après la Cour des comptes qui estime plutôt le chiffre autour des 25 millions d'euros. Cependant cette pratique n'est pas interdite, et la Cour ne demande pas la suppression d'un tel système, mais une modification des règles en vigueur.
Difficile, il est vrai, de supprimer de tels avantages, vieux de plusieurs dizaines d'années. Car cette facilité ne date pas d'hier mais de 1938… On parle bien de privilège. Depuis la création de la SNCF, cette dernière accorde à ses employés ainsi qu'à leurs familles des "facilités de circulation" sur son réseau. Concrètement, ces bénéficiaires peuvent profiter de billets quasi-gratuits voire gratuits avec quelques restrictions pendant les périodes de forte affluence.
Ainsi, en 2013, un billet TGV de première classe ne leur coûtait que 13,40 euros en période de pointe, et 1,50 euro en période normale. Outre cela, les enfants et le conjoint de l'employé SNCF, qu'il soit actif ou retraité, ont droit chaque année, à 16 voyages gratuits par an, au-delà d'une réduction de 90 % sur le prix des billets.
Même son de cloche pour les grands-parents et parents qui ont droit, eux, à 4 voyages gratuits par an. En clair, un nombre de voyages offerts en plus des réductions à couper le souffle en temps "normal". On estime qu'en 2011, plus d'un million de personnes ont bénéficié d'un tel traitement de faveur.