73 % des Français se déclarent « mécontents » de la politique économique et sociale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, d'après le sondage Tilder/LCI/Opinionway de ce jeudi 28 février…
Il faut tout d’abord souligner que ces chiffres sur la politique économique et sociale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault sont en cohérence avec les derniers sondages de popularité qui eux aussi marquent un fort recul de l’exécutif dans l’opinion. L’enseignement à en tirer est clair : crise oblige, l’économique et le social constituent plus que jamais la grille de lecture et d’évaluation de l’opinion et doivent donc être l’objet prioritaire de la communication gouvernementale.
Or, tant que cette communication ne pourra s’appuyer sur des résultats, on en restera aux annonces et aux décisions et sur ce point, le gouvernement sort d’une séquence qui n’a pas convaincu. En effet, trois sujets de cristallisation viennent de se télescoper. La bonne gestion en communication du recul sur les 3 % a été affaiblie par les deux autres sujets : d’une part, le maintien de la promesse d’inverser la courbe du chômage en 2013 à laquelle l’opinion ne croit plus et d’autre part, la difficile démonstration sur la non augmentation des impôts en 2014. Le gouvernement n’a pas choisi l’uniformité dans sa séquence de « parler vrai ». Et les Français répondent à cela par le scepticisme.
Aligner progressivement la fiscalité du diesel sur celle de l’essence, avec en échange, la mise en place d’une aide pour ceux qui achèteraient une voiture moins polluante, serait « une mauvaise chose » pour 56 % des Français…
Ces résultats prouvent, si besoin était, que le « green », c’est-à-dire la valorisation en communication d’une politique, y compris fiscale, protectrice de l’environnement, a du mal à convaincre en période de crise. Le gouvernement a lancé ce ballon d’essai qui évidemment est un bon sujet de communication : il l’est dans sa dimension environnementale et de santé publique ; il l’est aussi pour ce qui est de l’effet qu’une telle mesure pourrait avoir sur la relance du marché de l’automobile ; il l’est enfin car c’est en cohérence avec l’axe de communication choisi par l’exécutif sur la transition énergétique. La difficulté est que le message émis ne peut être entendu. Par la crise, il est doublement brouillé : brouillé par le fait que changer de voiture n’est évidemment pas dans les esprits, au moment où les gens pensent plutôt à se séparer ou à moins utiliser leur véhicule ; brouillé par la problématique « pouvoir d’achat ». On ne touche pas au prix du diesel, l’écologie attendra. Voilà la réponse des Français.
Fiche Technique :
Etude réalisée auprès d’un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus pour Tilder et LCI. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Mode d’interrogation : L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview). Dates de terrain : les interviews ont été réalisées du 27 au 28 février 2012.