C’est un sujet sur lequel évidemment la planète entière marche sur des oeufs. Les implications financières, géopolitiques, logistiques, commerciales sont tout simplement énormes.
Imaginez que le virus du Covid 19 soit bien lié à une fuite dans le laboratoire P4 de Wuhan ?
La Chine serait alors tenue responsable aussi bien pour les morts, les malades chroniques que pour les pertes abyssales de l’économie mondiale. Il y a, là, potentiellement de quoi véritablement, mettre la Chine au banc des nations pour très longtemps. Il y a de quoi la faire payer pour très longtemps, il y a aussi de quoi, largement, l’exclure de la communauté internationale.
Nous n’y sommes pas encore, et la démondialisation ultra rapide que cela impliquerait serait assez violente à vivre, car les pénuries actuellement déjà nombreuses deviendraient notre pénible quotidien pendant plusieurs années.
Ce scénario ne peut être exclu, d’ailleurs je vous livre ici la traduction d’un article paru il y a 4 jours dans la très célèbre revue Science où des scientifiques appellent officiellement à aborder la délicate et très difficile question de l’origine du virus.
Enquêter sur les origines du COVID-19
Science 14 mai 2021 : Source ici
« Le 30 décembre 2019, le Programme de surveillance des maladies émergentes a informé le monde d’une pneumonie de cause inconnue à Wuhan, en Chine. Depuis, les scientifiques ont fait des progrès remarquables dans la compréhension de l’agent causal, le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), de sa transmission, de sa pathogenèse et de son atténuation par des vaccins, des thérapeutiques et des interventions non pharmaceutiques. Pourtant, des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour déterminer l’origine de la pandémie. Les théories de la libération accidentelle d’un laboratoire et de la propagation zoonotique restent toutes deux viables. Il est essentiel de savoir comment le COVID-19 a émergé pour élaborer des stratégies mondiales visant à atténuer le risque d’épidémies futures.
En mai 2020, l’Assemblée mondiale de la santé a demandé au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de collaborer étroitement avec ses partenaires pour déterminer les origines du SRAS-CoV-2. En novembre, les termes de référence d’une étude conjointe Chine-OMS ont été publiés. Les informations, les données et les échantillons de la première phase de l’étude ont été recueillis et résumés par la moitié chinoise de l’équipe ; le reste de l’équipe s’est appuyé sur cette analyse. Bien qu’aucun résultat ne vienne étayer clairement l’hypothèse d’une dissémination naturelle ou d’un accident de laboratoire, l’équipe a estimé qu’une dissémination zoonotique à partir d’un hôte intermédiaire était « probable à très probable » et qu’un incident de laboratoire était « extrêmement improbable » [(4), p. 9]. De plus, les deux théories n’ont pas été considérées de manière équilibrée. Seules 4 des 313 pages du rapport et de ses annexes abordaient la possibilité d’un accident de laboratoire. Le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, a notamment déclaré que la prise en compte dans le rapport des preuves en faveur d’un accident de laboratoire était insuffisante et a proposé de fournir des ressources supplémentaires pour évaluer pleinement cette possibilité.
En tant que scientifiques possédant une expertise pertinente, nous sommes d’accord avec le directeur général de l’OMS, les États-Unis et 13 autres pays, et l’Union européenne pour dire qu’il est nécessaire et possible de faire plus de clarté sur les origines de cette pandémie. Nous devons prendre au sérieux les hypothèses relatives aux retombées naturelles et de laboratoire jusqu’à ce que nous disposions de données suffisantes. Une enquête digne de ce nom doit être transparente, objective, fondée sur des données, faire appel à une large expertise, faire l’objet d’une surveillance indépendante et être gérée de manière responsable afin de minimiser l’impact des conflits d’intérêts. Les agences de santé publique comme les laboratoires de recherche doivent ouvrir leurs dossiers au public. Les enquêteurs doivent documenter la véracité et la provenance des données à partir desquelles les analyses sont effectuées et les conclusions tirées, afin que les analyses soient reproductibles par des experts indépendants.
Enfin, en cette période de sentiment anti-asiatique regrettable dans certains pays, nous notons qu’au début de la pandémie, ce sont des médecins, des scientifiques, des journalistes et des citoyens chinois qui ont partagé avec le monde des informations cruciales sur la propagation du virus – souvent au prix d’un lourd tribut personnel. Nous devrions faire preuve de la même détermination pour promouvoir un discours scientifique impartial sur cette question difficile mais importante ».
Cet article n’est pas un hasard.
Il s’agit d’un processus à l’œuvre qui consiste à mettre une pression de plus en plus forte sur la Chine.
A partir du moment où « officiellement », la fuite de laboratoire sera admise, alors le monde changera radicalement.
Les relations internationales sont d’une très grande violence.
Les Etats n’ont jamais d’amis.
Ils ont des intérêts.
L’intérêt des Etats-Unis, comme celui de l’Union Européenne, est évidemment de faire totalement dérailler la Chine.
Cette histoire de fuite de laboratoire pourrait être l’aubaine du siècle et du nouveau millénaire pour endiguer la Chine, pour justifier une démondialisation rapide et violente, car la Chine « doit » « payer » pour ce qu’elle a fait.
J’imagine déjà les éléments de discours de la petite machine de propagande médiatique occidentale c’est-à-dire essentiellement américano-européenne.
Cela se produira, peut-être ou pas.
Il est trop tôt pour avoir des certitudes, mais vous l’aurez compris, c’est un sujet bouillant, à suivre comme le lait sur le feu, car c’est potentiellement « atomique » dans les effets économiques induits. Nous avons ici les ingrédients d’une crise d’une immense violence, mais également d’une grande brutalité sans oublier qu’elle serait rapide et prendrait au dépourvu la totalité des agents économiques. C’est ce que j’appelle une crise explosive dans le sens de déflagration, des moments où l’histoire bascule dans le temps de la seconde d’une explosion. La dernière crise de ce type a été celle du 11 septembre 2001. Il s’agit de crise qui change le monde en quelques minutes et que l’on n’a pas le temps de voir se développer.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !