Les autorités ont sorti le bazooka – mais pour lutter contre quel ennemi exactement ? Quelles seront les conséquences de leurs actions à plus long terme ?
Jamais encore de tels pans de vie n’avaient été mis sur pause.
Même les amis et la famille – sachant très bien qu’aucun n’est malade – doivent rester à distance. On ne serre plus les mains. Des ventes ne sont pas faites. Des mariages sont retardés. De l’argent n’est pas gagné.
Et jamais encore autant d’argent n’a été créé, à partir de rien, pour tenter de compenser cet argent qui n’a pas été gagné.
L’argent qu’on ne gagne pas est-il aussi sain que celui qu’on gagne ? C’est ce que nous allons savoir.
Pour comprendre ce qu’il se passe vraiment, toutefois, il faut déconstruire les nouvelles pour en isoler les éléments. Nous allons donc faire appel aux chiffres.
Nous n’aimons pas les chiffres, à la Chronique. Nous ne leur faisons pas confiance.
Nous allons quand même en essayer quelques-uns. Peut-être nous aideront-ils à comprendre ce qu’il se passe.
De l’Apocalypse à l’Armageddon
Rappelez-vous qu’il y a quatre personnages principaux dans ce drame :
- un virus ;
- la réaction du gouvernement au virus ;
- l’économie… et sa réaction à la réaction du gouvernement ;
- la réaction du gouvernement à la réaction de l’économie à la réaction du gouvernement au virus.
En ce qui concerne le virus, l’affaire semble être moins grande que ce que l’on en fait. Le Dr Fauci, aux Etats-Unis, estime que le nombre de victimes ne devrait plus être de 200 000, mais de 60 000 seulement.
7 500 personnes, approximativement, meurent chaque jour aux Etats-Unis… un jour ordinaire. Cela fait 2 700 000 par an. 60 000, c’est une augmentation de 2% seulement. Ce n’est ni l’Apocalypse, ni l’Armageddon.
Attendez une minute. Quasiment tous les morts sont des personnes âgées… dont bon nombre avaient « des troubles de santé préexistants ».
Les autorités ne veulent pas sous-estimer les choses… donc quiconque est testé positif au virus et meurt – même, soupçonnons-nous, s’il est abattu d’une balle dans la tête par la police – est comptabilisé comme mort du coronavirus.
La véritable augmentation des décès – causés par le seul virus – pourrait donc n’être que de 1%. Et la majeure partie d’entre eux pourrait être prématurés, mais pas de beaucoup.
Attendez une autre minute. Combien de morts le confinement évite-t-il vraiment ?
Imaginons que les Etats-Unis suivent le chemin de la Suède, par exemple… et laissent simplement les personnes vulnérables prendre elles-mêmes les précautions qui s’imposent. Peut-être que la différence ne serait que d’un demi-pourcent.
Pourtant, des gouvernements de la planète entière sont entrés en guerre, mettant en place des mesures pour empêcher de gagner et dépenser de l’argent… de prendre et de donner… et de faire à son prochain ce qu’on aimerait qu’il nous fasse.
Dans une économie normale, les gens travaillent les uns avec les autres… et créent de la richesse. Ils échangent aussi entre eux, profitant mutuellement des compétences et avantages de chacun.
Le commerce signifie le contact… et le contact ne transfère pas uniquement les biens et les services – il propage les virus et les bactéries aussi.
Ce qui nous amène au principal rebondissement de l’intrigue : la réaction de l’économie…
Des ondes sur un lac paisible
Des secteurs entiers sont annihilés.
Le secteur pétrolier canadien et américain, par exemple, a été décimé. Ses obligations sont en route vers le zéro. Les sociétés de forage ne se remettront probablement jamais.
Elles ont besoin de prix du pétrole élevés et de taux d’emprunts très très bas. Aucune de ces choses n’a de chance de se produire de sitôt. Le pétrole est bon marché. Et qui irait prêter de l’argent à un producteur de pétrole américain en ce moment ?
Les compagnies aériennes ont perdu des parts de marché en faveur des réunions Zoom… les centres commerciaux ont perdu du chiffre au bénéfice des ventes en ligne. Les librairies… les hôtels… les centres de congrès… les sports et les spectacles…
Et qu’en est-il de deux monopoles fédéraux – la Poste et la compagnie ferroviaire Amtrak ?
Combien d’entre eux vont vraiment se remettre – voire survivre ?
Les secteurs sont en constante évolution – certains se développent, d’autres chutent. La guerre des autorités contre le virus semble avoir accéléré les choses.
Les dégâts ne se cantonnent pas aux secteurs les plus exposés. Ces entreprises ont des employés… des créanciers… et des fournisseurs. La douleur se propage – comme les ondes à la surface d’un lac dans lequel on vient de lancer une bouteille vide.
Par ailleurs, toutes ces entreprises et ces employés paient des impôts. Avril est généralement le meilleur mois de l’année pour l’Etat américain, en ce qui concerne les recettes fiscales. Ce mois-ci, cependant, la récolte sera maigre.
Tenez, voici quelques chiffres de plus…
Apocalypse Now
Pour arriver au PIB US réel de l’an dernier, il a fallu quelque 365 jours de travail et de dépenses. Il ne s’est développé que de 2%.
Supprimez une semaine, et vous effacez toute la croissance. Verrouillez l’économie pendant deux semaines… et vous voilà en récession.
Fermer les volets pendant un mois équivaut à une chute de 8% du PIB. Deux mois… et vous êtes en dépression.
On peut aussi regarder les choses ainsi : l’an dernier, 150 millions de travailleurs américains ont passé toute l’année à produire un PIB de 20 000 Mds$. Cette année, déjà 17 millions de personnes se sont inscrites au chômage.
C’est 11% de la main d’œuvre. Il est très probable que 15 millions d’autres, environ, vont les rejoindre. A moins que toutes ces personnes aient été des tire-au-flanc, cela suggère une réduction de 21% de la production. Là encore, on a une dépression.
Ce serait déjà assez épouvantable. Les autorités pourraient simplement crier victoire dans leur bataille contre le virus… desserrer leurs restrictions… et laisser l’économie se remettre au travail.
Oui, il y aurait des difficultés – en abondance. Des faillites. Des défauts de paiement. Un chômage élevé. Des krachs… avec des actifs extrêmement sous-évalués.
Ces pertes économiques sont réelles. Elles ne disparaissent pas simplement parce que les autorités impriment des morceaux de papier avec de l’encre verte.
On ne les efface qu’avec du labeur, de l’investissement, des compétences, du risque… et tous les autres éléments de la prospérité gagnant-gagnant.
Mais c’est là que l’intrigue se complique encore… et que les protagonistes – les autorités – révèlent leur faille fatale…
A suivre !
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