Attaquées par l'Autorité de la concurrence sur la rentabilité des concessions autoroutières, les grands groupes de BTP qui gèrent le réseau français commencent à en avoir marre. C'est le cas de Pierre Coppey, PDG de Vinci, qui monte au créneau et dément l'existence d'un « magot des sociétés d'autoroutes ». Au contraire, selon lui à la fin « il ne reste rien ».
Beaucoup d'investissement mais rien en retour
Le patron de vinci prend le contrepied des propos de l'Autorité de la Concurrence alors même que le gouvernement espère remettre « à plat » complètement la question des concessions autoroutières et que des voix, à gauche, demandent à l'Etat de racheter ces concessions.
Selon Pierre Coppey, en effet, la concession ne fait que permettre « d'investir massivement les sommes colossales qu'il faut pour construire un réseau ». Mais ce n'est pas une rente.
« A la fin vous rendez l'actif, vous remboursez vos obligataires, vos actionnaires et il ne reste rien ». On est donc loin des 20% de rente avancés par l'Autorité de la Concurrence. Une erreur, selon le patron de Vinci, qui vient de la confusion entre « le résultat net comptable annuel avec le taux de retour sur investissement ».
Les automobilistes savent que les autoroutes ont un prix
« Il est temps d'arrêter les fantasmes et d'arrêter de faire dire n'importe quoi aux chiffres » tonne le PDG de Vinci qui avance même que le retour sur investissement est « négatif compte tenu des investissements que nous avons consentis ». En effet, depuis 2006 date de la privatisation, les entreprises qui gèrent le réseau ont investi quelques 31 milliards d'euros.
Et puis, toujours selon Pierre Coppey, non seulement « les tarifs augmentent moins qu'avant la privatisation » mais en plus les automobilistes savent qu'avoir « le meilleur réseau européen a un prix ».
« A la fin, il faut toujours que quelqu'un paie » conclut-il.