Contrôler les chômeurs apporte-t-il de l’emploi ? Avec 200 chômeurs pour 100 postes, il restera toujours 100 chômeurs

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Par Daniel Moinier Modifié le 17 octobre 2014 à 4h50

En France, le chômage de masse existe depuis longtemps. Pour principalement soutenir et aider les chômeurs, l'ANPE a été créée le 13 Juillet 1967 sous l'impulsion de Jacques Chirac. A cette époque le nombre de chômeurs se situait aux environs de 300.000, soit 10 fois moins qu'aujourd'hui (rien que pour la catégorie A). Chiffre qui paraissait très important à ce moment là.

Il faut tout même réfléchir à la définition du chômage : C'est la différence entre l'offre et la demande.
S'il existe 100 offres d'emploi et qu'il existe 200 chômeurs, il n'y aura que 100 chômeurs embauchés. Et pendant la même période, des entreprises licencient plus de 100 personnes ; résultat : un chômage qui augmente.

Personnellement, je recrute depuis 43 ans. Dans mes débuts en recrutement intérim, il manquait tous les jours du personnel, nous ne voyons aucun chômeur inscrit. Nous manquions même de manœuvre, manutentionnaire et de poste du bas de l'échelle. Tous les employés étaient des personnes qui aimaient travailler en intérim ou certains qui étaient rejetés du marché fixe.

Aujourd'hui, presque tous les intérimaires sont issus du chômage. Ce sont des inscrits plus par contrainte que par vocation, opportunité ou style de vie.
Aujourd'hui, que les chômeurs recherchent plus ou moins du travail, cela n'augmentera pas le nombre de postes. Je ne dis pas qu'il ne faut pas qu'ils cherchent un emploi, car c'est très dévalorisant de rester longtemps au chômage. Mais ce sont les personnes les plus motivées, les plus expérimentées, les plus mobiles qui trouveront le plus rapidement un poste.

Les gouvernants se sont toujours préoccupés du chômage, car pour eux c'est un frein énorme à leur image, à leur reconnaissance, à leur réussite, à celle de leur pays, surtout s'il augmente encore à l'approche d'élections importantes. Ils ont tout essayé, en se polarisant uniquement sur celui-ci : Action en direction des jeunes, contrats spécifiques, emploi jeunes, toutes une batterie de contrats aidés, etc...Idem pour les seniors, contrats de tout types, taxe sur les employeurs, contrat liant jeunes et seniors, diminution des charges entreprises sur les bas salaires. Sans compter bien sûr, tous les organismes d'état qui ont été créés pour s'occuper des chômeurs: Pôle emploi, Maison de l'Emploi, Plie, les missions locales, les dispositifs régionaux d'aide à l'emploi, emplois tremplin projet, insertion. Presque toutes ces associations publiques et privées reçoivent des subventions du SFE (Subvention du Fond Européen), des Mairies, du Conseil général, du Département, des Régions, des Communauté Urbaines... Beaucoup de fondations d'entreprises s'y sont mises également.

Au total ce sont des sommes énormes qui sont dépensées pour inciter, essayer de réinsérer les chômeurs et bien sûr pour les indemniser. Et cela, depuis plus de 40 années.
Si toutes ces incitations, organismes créés au fur et à mesure servaient à résorber le chômage, cela se saurait depuis longtemps. Ce sont plus des organismes à buts sociaux qui aident à soutenir la fragilité sociale plus qu'à faire diminuer la courbe du chômage. Je n'attaque pas pour autant, toutes les personnes très impliquées, dévouées parfois corps et âme qui œuvrent pour aider ces chômeurs. Mais toutes ces structures ou presque sont rémunérées par l'impôt et donc en grande partie non productives en terme de richesse nationale. Sans chômage, elles disparaîtraient toutes et tout le personnel serait facilement incorporer dans des activités plus productives de richesses.

Quel est le coût annuel moyen d'un chômeur ?

Voir le tableau ci-dessous pour 6 pays d'Europe.

arti moinier 1710

En France, nous avons eu plus de 3.000.000 de postes à pourvoir en 2013 et le nombre de chômeurs de catégorie A à fin septembre 2014, est de 3.413.300.
Si nous multiplions ce dernier chiffre par le coût d'un chômeur, la note est salée, soit plus de 98 Mds d'euros par année de perdus en grande partie par l'économie. C'est plus que le déficit annuel annoncé de la France, de 87,6Ms d'euros. Pour information, 469.800 c'est le nombre de chômeurs sortis des listes de pôle emploi en 2013, dont 45,7% auraient retrouvé un emploi soit, près de 215.000 personnes.

Alors contrôler les chômeurs, oui pour l'opinion publique, oui pour diminuer le chômage de longue durée. Ce qui ne diminuera pas le nombre de chômeurs, mais les répartira sur une durée plus courte.
Mais il faudrait aussi s'attaquer sérieusement aux personnes bénéficiant du RSA, dont le nombre n'a pas arrêté de grossir. Elles ont encore beaucoup moins de contrôle et la durée d'indemnisation peut durer à l'infini.

Pour information, en un an à fin 2013, le nombre de bénéficiaires du RSA a progressé de 4%. Il franchit la barre symbolique des deux millions de foyers, dont 1,55 million pour le RSA Socle. Au total, la prestation touche 4,3 millions de personnes et a coûté 9,75Mds d'euros en 2013. Ce chiffre représente le chiffre d'indemnisation et pas comme calculé ci-dessus pour les chômeurs, le véritable coût perdu pour l'économie. Même s'il est difficile de comparer Chômage et RSA, puisque que le premier concerne des indemnités individuelles basées sur des salaires antérieurs alors que pour le second, c'est un forfait tenant compte d'une famille sous un même toit. Il est regrettable que ce forfait global sur une famille de 3 enfants et plus, puisse dépasser très largement l'indemnité Assedic qu'aurait perçu le « chef de famille » auparavant, sans compter toutes les aides spécifiques attachées à ce « statut ».

La seule solution viable et pérenne pour diminuer le chômage, serait d'augmenter la richesse par le bas en augmentant les temps de travail et d'activité
www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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