A l’heure où le "trou" de la Sécu peine à se rétrécir, voilà une information qui pourrait rassurer le gouvernement : les Français ne seraient plus les champions européens de la consommation de médicaments, d‘après une étude du LIR (qui représente les filiales françaises des principales industries pharmaceutiques mondiales) menée en collaboration avec la Chaire ESSEC Santé.
Cette étude, réalisée à partir de données IMS Health, compare les volumes de consommation de médicaments entre 2000 et 2011, en France et dans 6 autres pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni), dans huit classes thérapeutiques majeures - antibiotiques, anxiolytiques, anti-dépresseurs, anti-ulcéreux, hypolipémiants, anti-hypertenseurs, anti-diabétiques et anti-asthmatiques - en « doses quotidiennes définies » (Daily Defined Dose, DDD), indicateur conçu par le Bureau de l’OMS dédié à la méthodologie d’étude statistique des médicaments.
Résultat : alors que la France était bien en 2000 le pays le plus consommateur de médicaments de ces 8 classes thérapeutiques, elle se situe en 2011 dans la moyenne européenne. Et sur 10 ans, elle affiche le taux d’évolution le plus faible et une modération relative de sa consommation de médicaments. Elle conserve néanmoins le premier rang pour la classe des antibiotiques et reste dans la moyenne pour les anti-asthmatiques et les anxiolytiques. Mais elle régresse nettement dans les cinq autres classes : anti-dépresseurs, anti-ulcéreux, hypolipémiants, anti-hypertenseurs, anti-diabétiques.
Le LIR en conclut que "la France s’est normalisée en matière de consommation de médicaments" et rappelle qu’elle "doit continuer à être un grand pays de la Recherche et de l’Innovation en Santé" : l’industrie pharmaceutique défend ainsi sa propre santé... économique.